Diffusée lundi 16 septembre sur France Télévisions, « Sur le front » une émission de Hugo Clément présente notamment une séquence sur un chantier des Landes à Mimizan, où une forêt a été rasée dans une zone forestière supposée pratiquer des coupes d’éclaircie. Hugo Clément est accompagné de Denise Cassou, présidente de Landes Environnement Attitude, mobilisée contre l’industrialisation des pratiques forestières.
Pour mieux comprendre les enjeux et réglementations, Le Petit Journal a interrogé Pierig Lebigre, responsable du département « Forêts : Gestion, Protection et Valorisation » à Bordeaux Sciences Agro.
Quelle est l’histoire du massif des Landes de Gascogne ?
Le massif des Landes de Gascogne est né d’une volonté humaine au XIXe siècle pour transformer des terres marécageuses et insalubres en un espace forestier de production. Ce projet de boisement massif visait à assainir les sols et à développer une ressource forestière abondante, en particulier à travers la culture du pin maritime. Étant un massif artificiel dédié à la production, son exploitation diffère forcément d’autres massifs forestiers non artificiels, comme par exemple les forêts de protection en zone de montagne. Comparer deux forêts entre elles, qui nécessitent des gestions distinctes, peut donc être trompeur.
– Quelles sont les distinctions entre coupes rases et coupes d’éclaircie ?
La coupe rase consiste à abattre l’ensemble des arbres d’une parcelle en une seule opération, tandis que la coupe d’éclaircie sélectionne une partie des arbres à enlever pour favoriser la croissance des individus restants. Si la coupe rase est une méthode radicale, la coupe d’éclaircie est plus progressive et cherche à améliorer le développement des arbres les plus vigoureux et de meilleure qualité en leur laissant un meilleur accès à la lumière et aux nutriments du sol.
– Pourquoi la coupe rase suscite des préoccupations ?
La coupe rase est une pratique sylvicole controversée en raison de ses impacts visuels et écologiques. Elle peut entraîner une perte temporaire de biodiversité, affecter la qualité des sols et modifier les paysages de manière brutale. Néanmoins, il faut garder en tête que dans certains cas très spécifiques, la coupe rase reste inévitable.
– Quand les sylviculteurs y ont-ils recours, et pourquoi faut-il réguler cette pratique ?
Les sylviculteurs utilisent la coupe rase lorsque les arbres atteignent une maturité économique ou lorsqu’ils sont affectés par des maladies ou des ravageurs. La régulation de cette pratique est essentielle pour éviter des impacts environnementaux à grande échelle, garantir une gestion durable des forêts, et préserver les écosystèmes locaux. Des propositions de loi sont en cours à l’échelle européenne et nationale pour encadrer cette pratique, éviter les dérives et préserver au maximum la forêt, qui constitue un puits de carbone essentiel pour la sauvegarde de la planète.