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Le stade nautique Gabriel Menut labellise "Architecture contemporaine remarquable"

A Corbeil, on se baigne dans la Seine depuis le XIXe siècle. C’est presque une tradition dans cette ville fluviale où l’eau est partout présente.

L’engouement pour les loisirs aquatiques prenant de l’ampleur au début du XXe siècle, une baignade artificielle fut aménagée sur la Seine dans les années 1930, qui obtient un franc succès jusque dans les années 1960. Gérée par Gabriel Menut et son épouse, plus tard avec l’aide de ses filles, cet homme, au-delà d’avoir été un résistant, fut le fondateur de la Fédération française des Maîtres-nageurs-et-Sauveteurs et un champion de natation. Il fut aussi capitaine des pompiers.

Face à l’explosion démographique d’après-guerre et encouragée par les incitations de l’Etat en matière d’équipements sportifs ,l’équipe municipale de , M. Roger Combrisson, décide en 1963 la construction d’une piscine à proximité de l’ancienne baignade.

Pour ce stade nautique, la municipalité de l’époque fait appel en 1964 à Paul CHEMETOV et Jean DEROCHE, CHEMETOV et DEROCHE s’adjoignent l’expertise de Miroslav KOSTANJEVAC, ingénieur collaborant régulièrement avec l’AUA (Atelier d’Urbanisme et d’Architecture) auquel appartient l’équipe. Les trois hommes mettent au point leur avant-projet entre 1964 et 1965, considérant cette piscine comme le prototype d’un équipement qui pourrait ensuite être « industrialisé » et reproduit dans toute la France.

Après des péripéties financières et administratives, les travaux de la piscine commencent en 1966 pour une durée de 11 mois et « le plus grand stade nautique d’Ile-de-France » est inauguré le vendredi 14 juillet 1967. Il recevra alors plus de 5 000 baigneurs dans le week-end. Plusieurs collectivités séduites par cet équipement prestigieux font appel à l’AUA pour la construction de leur piscine municipale : Argenteuil, Champigny-sur-Marne, Châtillon-Malakoff et Epinay-sur-Seine (piscine aujourd’hui détruite).

La particularité du stade nautique de Corbeil-Essonnes tient à la multiplicité de ses bassins qui s’adaptent à tous les âges de la vie et à chaque discipline sportive : une pataugeoire, un bassin d’initiation, un bassin sportif, un bassin olympique extérieur et une fosse à plonger dotée de trois plongeoirs en béton. Avec ses cinq bassins, il est le plus grand complexe aquatique de France à sln inauguration.

Son originalité réside encore sur sa structure en béton armé laissée brut en façade mais aujourd’hui peinte, sa charpente en bois lamellé-collé de 35 mètres de portée, sa toiture en ardoise dont les deux pans décalés permettent de ménager un vaste lanterneau qui assure l’éclairage zénithal des bassins. Cet éclairage naturel, à la fois tamisé et coloré, est dû à la présence du très poétique « mur-lumière » de François CHAPUIS. En résine de polyester translucide teintée dans la masse, celui-ci tient à la fois de la fresque, de la sculpture et du vitrail. Enfin en 2008, le bassin extérieur est remplacé par un bassin en inox couvert par un toit rétractable dessiné par Baptiste RAHARD.

Le stade nautique Grand Paris Sud de Corbeil-Essonnes constitue bien l’une des œuvres caractéristiques de l’AUA par l’alliance des qualités techniques et esthétiques que vous allez pouvoir apprécier lors de la visite.

C’est pourquoi il mérite pleinement le label « Architecture contemporaine remarquable », que le Ministère de la Culture lui a décerné fin 2023 et que nous honorons ensemble aujourd’hui dans le cadre des Journées Nationales de l’Architecture.

Avec Laurent Roturier, Michel Bisson Medhy Zeghouf Hélène Pavamani Reynal Jourdin Sofia Louze Oscar Segura Clotaire Bouanzi
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