En 1978, aux éditions Stock, paraissait cette enquête hallucinante de Leïla Sebbar sur les violences sexistes et sexuelles subies par les filles. Pendant dix ans, de 1967 à 1977, elle a mené des entretiens des entretiens avec des jeunes filles en foyer, des femmes en prison (dont des mères maltraitantes et/ou infanticides), des magistrats, des policiers, des assistantes sociales, des médecins, des bénévoles d’associations de défense de droits des femmes… Elle a épluché la presse, les statistiques et les dossiers judiciaires, s'est plongée dans les courriers des auditrices adressés à Ménie Grégoire, elle a comparé des scénarios de viols avec des histoires écrites dans des magazines pornographiques…
Mauvais traitements, négligences, sévices, meurtres, incestes, viols : le résultat de cette longue enquête dresse un état des lieux alarmant de la condition féminine et décrit de la façon la plus directe possible les violences quotidiennes subies par plus de 180 femmes avant leurs 15 ans.
En redécouvrant cet ouvrage en 2024, une question nous brûle les lèvres : pourquoi n'a-t-il pas déclenché une révolution dès sa parution ? Comment peut-on encore prétendre qu'on ne savait pas?
Sa réédition est une occasion précieuse de rappeler l’invisibilisation persistante des violences familiales, domestiques et patriarcales qui continuent d’affecter nos sociétés.
Leïla Sebbar participeà la fondation de la revue féministe Histoires d’Elles en1976 et collabore à d’autresrevues féministes etgénéralistes. On tue les petites filles est son premier essai, il serasuivi de nombreux autres mais aussi de romans, nouvelles,articles, carnets de voyage, dont un texte de fiction intitulé Fatimaet les Algériennes au square qui sort en 1981. Ellereçoit le Prix Eugène-Dabit du roman populiste pour son roman Lescarnets de Shérazade en 1985. En 2003, ellepublie Je ne parle pas la langue de mon père, un texte en partieautobiographique.
Elle collabore à desémissions pour Radio France notamment à Panorama. Elleest officière de l’ordre des Arts et des Lettres depuis 2016 et a étépromue au grade de commandeur de la légion d’honneur en 2019.
AnneSchneider est Agrégée de Lettres et Maître de conférences en langue etlittérature françaises à l’Université de Caen-Normandie (INSPE). Ses domaines de recherches sont fondés sur la francophonie, en particulier surles écrivains pour la jeunesse issus de l’immigration maghrébine, sur la guerred’Algérie, sur les migrations et conflits contemporains racontés aux enfants.
Date:
Le Samedi 30 Novembre à 16h00
Adresse:
Bibliothèque Marguerite Durand (BMD)
79 rue Nationale
75013 Paris
Information ville de Paris
Contenu publié sur le site quefaire.paris.fr