Attenante à l’unité de valorisation énergétique Valo’Marne, à laquelle elle sera reliée après douze mois de travaux, la plus grande station de production et de distribution d’hydrogène renouvelable en France entrera en service mi-2025 et permettra de produire 1000 kg d’hydrogène par jour à partir de la valorisation énergétique des déchets. Un outil industriel novateur au service de la transition écologique qui profitera à tous les acteurs de la mobilité verte du Val-de-Marne et plus largement d’Île-de-France.
Baptisée H2 Créteil, la future centrale ajoute une nouvelle synergie vertueuse au site de l’unité de valorisation énergétique Valo’Marne (UVE), qui, dans une logique d’économie circulaire, fournit à partir des déchets collectés sur le territoire, de l’électricité ainsi que de la chaleur aux réseaux de la ville.
Laurent Cathala, maire de Créteil et président de Grand Paris Sud-Est Avenir (GPSEA), a témoigné son engagement pour ce projet lors de la pose de la première pierre, le 10 juin dernier : “La Ville de Créteil et son intercommunalité, GPSEA, sont engagés de longue date sur les questions environnementales et climatiques. Nous avons donc soutenu massivement le développement d’une production locale d’énergie verte, particulièrement de la géothermie et de l’incinération des déchets au sein de l’UVE Valo’Marne qui alimentent actuellement notre réseau de chauffage urbain avec plus de 80% d’énergies renouvelables. Cette stratégie prend un nouvel élan avec la construction à Créteil de la plus grande station de production d’hydrogène renouvelable de France. L’hydrogène est en effet une des clés de la transition énergétique. Cette synergie permettra de maximiser l’intérêt écologique de l’hydrogène produit et fera progresser l’indépendance énergétique du territoire et permettra de créer de nombreux emplois d’avenir au centre de notre ville et de notre territoire.”
Laurent Cathala était notamment aux côtés d’Axel Urgin, président du SMITDUVM, lors de la pose de la première pierre, le 10 juin dernier.
Une énergie d’avenir
La station de production utilisera l’électricité issue de la combustion des déchets ménagers des 19 communes du périmètre du SMITDUVM (Syndicat mixte de traitement des déchets urbains du Val-de-Marne), propriétaire de l’UVE, pour générer de l’hydrogène renouvelable par électrolyse de l’eau. Elle s’inscrit dans le plan de développement du syndicat mixte pour améliorer son empreinte écologique et développer les énergies alternatives. Valo’Marne, filiale du goupe Suez, exploite l’usine et fournira l’électricité renouvelable nécessaire à la production d’hydrogène. L’entreprise assure la majorité du financement de cette opération, estimée à 16,3 millions d’euros, pour laquelle
6,3 millions d’euros de subvention ont été obtenus : 1,7 million d’euros de l’Ademe, 1,1 million d’euros de la Région Île-de-France et 3,5 millions d’euros de fonds européens. La Caisse des dépôts complétera l’investissement par le biais de la Banque des territoires.
L’hydrogène vert au prix du diesel
Cette station sera l’une des premières à produire localement de l’hydrogène d’origine renouvelable à un prix aussi compétitif que celui du diesel. Cela contribuera à renforcer l’indépendance énergétique du territoire en remplaçant du carburant fossile importé par une production locale et permettra d’éviter l’émission d’environ 1500 tonnes d’équivalent CO2 par an à l’échelle régionale.
La tonne d’hydrogène renouvelable produite et distribuée chaque jour sur le site H2 Créteil alimentera des flottes de véhicules lourds, notamment les lignes de bus d’Île-de-France exploitées par la RATP ainsi que des camions-poubelles des intercommunalités Paris Est Marne & Bois et Grand Paris Sud-Est Avenir (GPSEA). Pour Suez, l’enjeu reste de trouver suffisamment de débouchés pour écouler les 1000 kg d’hydrogène produits chaque jour… D’autant plus que le site de la station permettrait de doubler son activité à l’avenir.
Un projet clé pour la transition écologique
La pierre angulaire de ce projet écologique et compétitif est la synergie des installations de valorisation : l’hydrogène est généré à partir d’énergie produite par l’UVE attenante, elle-même issue de la valorisation des déchets collectés localement, poursuivant la logique d’économie circulaire.
Contrairement à l’hydrogène obtenu à partir d’énergies fossiles, cette stratégie de production présente un véritable cercle vertueux, contribuant à lutter contre le réchauffement climatique et à améliorer la qualité de l’air. H2 Créteil permettra ainsi de produire de l’énergie sans générer d’émission de carbone. Cette nouvelle implantation sera aussi créatrice d’emplois.
L’hydrogène a d’ailleurs été identifié comme un levier essentiel de la mobilité décarbonée dans le cadre du plan France 2030, qui prévoit de consacrer 7 milliards au développement de cette énergie d’avenir. Avec une station en service cinq ans avant cet horizon calendaire, la Ville de Créteil se place en pionnière d’un outil industriel clé pour la mobilité de demain.