79ème Assemblée générale des Nations unies : adoption d'une déclaration sur la lutte contre la résistance aux antimicrobiens

79ème Assemblée générale des Nations unies : adoption d'une déclaration sur la lutte contre la résistance aux antimicrobiens (1/1)


Du 23 au 27 septembre 2024, à New-York, les 193 états-membres des Nations unies sont réunis pour la semaine de haut niveau de l'Assemblée générale, un évènement diplomatique de première importance. Cette année, la réunion de haut niveau sur la santé portait sur la thématique de la résistance aux antimicrobiens (AMR/RAM). Seul événement « santé mondiale » de cette semaine de haut-niveau, l'édition 2024 a abouti à l'adoption d'une déclaration politique ambitieuse.


L'Assemblée générale des Nations unies est la principale instance d'élaboration des politiques onusiennes. Elle est située à New York. Elle offre un espace de discussion multilatéral unique pour débattre de l'ensemble des thèmes couverts par la Charte des Nations unies.


Pour la 79ème Assemblée générale, la semaine a été marquée par le Sommet de l'avenir des Nations unies les 22 et 23 septembre.


La réunion de haut niveau prévue pour le champ santé le 26 septembre a été consacrée, pour la deuxième fois de son histoire, à la lutte contre la résistance aux antimicrobiens. Elle s'est inscrite dans la continuité de la précédente (2016). Une déclaration politique adoptée à cette occasion avait mené à la création de l'Interagency Coordination Group on AMR (IACG), émettrice, par la suite, d'un ensemble de recommandations en matière de gouvernance mondiale dans la lutte contre l'AMR.



Réunion de haut niveau sur la résistance aux anti-microbiens à l

Réunion de haut niveau sur la résistance aux anti-microbiens à l'occasion de la 79e Assemblée générale des Nations unies


La délégation française, représentée par Antoine Saint-Denis, délégué aux Affaires européennes et internationales, est intervenue lors du segment d'ouverture et au cours de d'une table ronde de haut niveau portant sur l'équité, l'accessibilité, la sensibilisation et l'innovation comme moyen de lutter contre l'AMR.


Adoption d'une déclaration politique pour une action mondiale renforcée sur la lutte contre l'AMR


Les enjeux de résistance aux antimicrobiens font l'objet d'une attention croissante sur la scène internationale ces dernières années, notamment dans les organisations internationales (OMS, filières santé des G7 et G20, OCDE…).

Dans ce contexte, la réunion de haut niveau s'est conclue par l'adoption par consensus d'une déclaration. La France a participé activement à la réussite des négociations par le biais d'une coordination entre Etats membres de l'Union européenne en vue d'une position commune de l'UE.


Cette déclaration politique ambitieuse aborde les multiples enjeux et domaines de la lutte contre l'AMR, notamment :


  • Les trois santés : humaine, animale et environnementale ;
  • La recherche et le développement ;
  • La production, la formation et la surveillance.

Elle prévoit également des objectifs ambitieux à atteindre d'ici 2030 :


  • S'engager à intensifier les actions dans le but de réduire de 10 %, d'ici à 2030, le nombre de décès dans le monde associés à la résistance bactérienne aux antimicrobiens ;
  • Elaborer et mettre en place, pour tous les pays d'ici à 2030, des plans d'action nationaux multisectoriels sur la résistance aux antimicrobiens. Ces derniers doivent être assortis d'objectifs nationaux fondés sur une analyse des capacités et des priorités existantes, des mécanismes de coordination multisectoriels inclusifs et efficaces fonctionnant au niveau national, ainsi que des ressources humaines et financières appropriées et durables ;
  • Faciliter un financement durable de la coopération internationale pour soutenir la mise en œuvre de ces plans d'action nationaux sur la résistance aux antimicrobiens, avec l'objectif d'atteindre 100 millions de dollars US pour catalyser la réalisation d'au moins 60 % des pays ayant réalisé des plans financés d'ici à 2030.

La résistance aux antimicrobiens, c'est quoi ?


L'OMS définit la résistance aux antimicrobiens (AMR/RAM) comme un phénomène survenant lorsque les bactéries, les virus, les champignons et les parasites évoluent au fil du temps et deviennent moins ou pas sensibles aux médicaments. Cette résistance entraîne donc une perte d'efficacité des antibiotiques et autres antimicrobiens (antiviraux, antifongiques, antiparasitaires). Les infections deviennent de plus en plus difficiles, voire impossibles, à traiter. L'utilisation abusive et excessive des antimicrobiens est le principal facteur ayant conduit à l'apparition de pathogènes résistants aux médicaments.

La France a réaffirmé son engagement pour la lutte contre l'AMR dans sa nouvelle stratégie en santé mondiale (2023- 2027) lancée en octobre 2023. Cette stratégie fait de la lutte contre l'AMR une de ses priorités, à travers la mise en œuvre systématique et effective de l'approche « Une Seule Santé » (One Health). Il est également rappelé que la France s'engage à promouvoir le bon usage des antimicrobiens, la prévention et le contrôle des infections, qu'elles soient bactériennes ou virales et associées aux soins ou communautaires, pour lutter contre l'antibiorésistance – et plus largement permettre un meilleur état de santé des populations, des animaux et des écosystèmes.


L'adoption par la France de la nouvelle feuille de route de route interministérielle 2024 – 2034 « prévention et réduction de l'antibiorésistance, lutte contre la résistance aux antimicrobiens » s'inscrit pleinement dans la dynamique de cette stratégie ambitieuse. Afin de renforcer les actions intersectorielles nécessaires à la poursuite de ces objectifs. Ce document actualise le programme interministériel de maîtrise de l'antibiorésistance lancé en 2016, en s'articulant autour de cinq volets : engagement de chacun des acteurs concernés, développement de la recherche, renforcement de la coordination des outils de surveillance intégrée, travail sur l'arsenal des produits existants et le développement de l'innovation, travail avec l'équipe France au rayonnement international de la France.


Ces cinq volets, déclinés en 17 objectifs stratégiques, concourent à intensifier la politique de maîtrise de l'antibiorésistance de la France en adoptant l'approche « Une seule santé », en ligne avec la déclaration adoptée en marge de l'AGNU.


Cette feuille de route articule différents plans sectoriels conduits par différents ministères pour lutter contre l'antibiorésistance et la résistance aux antimicrobiens (stratégie nationale 2022 – 2025 de prévention des infections et de l'antibiorésistance en santé humaine, plan Ecoantibio 3, plan national santé-environnement 4, stratégie nationale biodiversité 2030, plan micropolluants 2 notamment).


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