Activité physique, sédentarité et santé

Activité physique, sédentarité et santé (1/1)


En 2024, dans le sillage des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, l'activité physique a été promue « Grande cause nationale ». L'objectif : sensibiliser la population à l'importance pour la santé de la pratique régulière d'une activité physique, à tout âge, tout au long de la vie.


Pour répondre à cet enjeu majeur de santé publique, le Programme National Nutrition Santé et la Stratégie Nationale Sport-Santé soutiennent la mise en place d'un ensemble de mesures portées par de nombreux acteurs pour favoriser un mode de vie plus actif et moins sédentaire au quotidien, pour tous, à tout âge.


Points clés


L'activité physique joue un rôle essentiel pour la santé physique et mentale, le bien-être et la qualité de vie. Elle contribue à la prévention de nombreuses maladies chroniques (maladies cardio-vasculaires, diabète de type 2, cancers, maladies psychiatriques…) mais aussi à leur prise en charge. C'est un outil thérapeutique essentiel dans de nombreuses maladies chroniques pour ralentir l'évolution, prévenir les complications et les récidives. Elle aide également à maintenir l'autonomie lors de l'avancée en âge.


La sédentarité (le fait de passer un temps trop long assis ou allongé, hors sommeil) impacte négativement la santé.


Pratiquer une activité physique régulière ne suffit pas à compenser une sédentarité excessive. Pour agir sur l'état de santé, il faut donc agir sur les deux : à la fois augmenter le niveau de l'activité physique et limiter la sédentarité.


En France, la recommandation diffusée par le ministère chargé de la santé dans le cadre du Programme national nutrition santé (PNNS), est de pratiquer l'équivalent d'au moins 30 minutes de marche rapide par jour au minimum 5 fois par semaine pour les adultes et l'équivalent d'au moins 60 minutes par jour pour les enfants et adolescents. Concernant la sédentarité, il est recommandé de réduire le temps total quotidien passé assis et de se lever et marcher quelques minutes au moins toutes les 2 heures.


Or le manque d'activité physique et la sédentarité gagnent du terrain chez les adultes comme chez les enfants et les adolescents. Urbanisation, écrans, transports motorisés, télétravail favorisent une sédentarisation croissante. 95 % des adultes sont exposés à un risque pour la santé du fait d'un manque d'activité physique ou d'un temps trop long passé assis selon l'ANSES (2022). 37% des enfants de 6 à 10 ans et 73% des jeunes de 11 à 17 ans n'atteignent pas les recommandations en matière d'activité physique (BEH Santé publique France, 2020).


Les maisons Sport-Santé, la prescription d'activité physique adaptée, la promotion de l'activité physique à l'école, dans le milieu du travail, sont quelques-unes de ces mesures.


Qu'est-ce que l'activité physique ?


L'activité physique est définie comme « tout mouvement corporel produit par la contraction des muscles squelettiques entrainant une dépense énergétique supérieure à celle de repos ». Elle se caractérisée par sa durée, son intensité, sa fréquence et sa modalité de pratique. L'activité physique ne se résume pas au sport. Elle peut être effectuée dans le cadre des loisirs, sur le lieu de travail, pour se déplacer ou lors des activités de la vie domestique. La marche, le vélo, les jeux actifs, la pratique sportive, le ménage, le jardinage, le bricolage, sont des exemples d'activités physiques.


Qu'est-ce que la sédentarité ?


La sédentarité est définie par une « situation d'éveil caractérisée par une dépense énergétique proche de la dépense énergétique de repos en position assise ou allongée ». Cela correspond au temps passé en position assise ou allongée hors temps de sommeil (travail, école, déplacements motorisés, temps d'écrans, etc.).


On peut faire de l'activité physique régulièrement, tout en étant sédentaire : par exemple travailler la semaine dans un bureau, sur écran, tout en pratiquant du sport le week-end.


Sédentarité et risques pour la santé


Indépendamment des autres facteurs de risque, la sédentarité est associée à une augmentation des risques de maladie cardiovasculaire, de diabète de type 2, de cancers (côlon, endomètre, sein, poumon), d'obésité, d'anxiété et de dépression. Elle est associée à une hausse de la mortalité toutes causes confondues et par maladie cardiovasculaire et cancer.


Passer plus de 8 heures par jour en position assise expose à un risque pour la santé.


Un peu plus d'un tiers des adultes passent plus de 8 h/j dans un comportement sédentaire, avec une proportion plus élevée chez les adultes les plus jeunes (42 % des 18-44 ans) que chez les adultes plus âgés (31 % des 45- 64 ans) (ANSES 2022).


Les bénéfices de l'activité physique sur la santé


Par les réponses physiologiques qu'elle induit et quels que soient l'âge et le sexe, la pratique régulière d'une activité physique est un facteur protecteur de la santé. Entre réduction de la mortalité et augmentation de la qualité de vie, l'activité physique agit à différents niveaux :


  • Amélioration de la condition physique : l'activité physique améliore l'endurance, les fonctions respiratoires et cardiaques, la force musculaire, la souplesse, l'équilibre et la coordination
  • Amélioration de la santé mentale, du bien-être et de la qualité de vie : elle améliore le sommeil, diminue l'anxiété et le stress, contribue à prévenir les états dépressifs, améliore l'estime de soi, favorise le lien social
  • Aide à lutter contre le surpoids et l'obésité, associée à une alimentation équilibrée
  • Prévention des maladies chroniques : l'activité physique réduit le risque de développer les maladies chroniques les plus fréquentes : maladies cardiovasculaires, diabète de type 2, cancer (sein, colon, poumon). La pratique régulière d'activité physique s'accompagne d'une diminution de 20 à 50 % du risque de maladie coronarienne et de près de 60 % du risque de survenue d'accident vasculaire. Elle réduit les risques de cancer du côlon (de l'ordre de 25 %), du cancer du sein (diminution de 10 à 27 %), de l'endomètre et du poumon
  • Aide au maintien du capital osseux et à prévenir l'ostéoporose.

Chez l'enfant et l'adolescent, l'activité physique est indispensable pour une croissance harmonieuse, la condition physique et la santé mentale. La pratique de l'activité physique contribue à améliorer la santé mentale, en renforçant la confiance et l'estime de soi, et en réduisant l'anxiété, le stress et les risques de dépression. Elle améliore également la concentration et peut être considérée comme un facteur favorable pour la réussite scolaire.


Chez la femme enceinte, elle améliore le bien-être, le retour veineux, diminue les lombalgies, aide à prévenir la prise de poids excessive, diminue le risque de diabète gestationnel, d'hypertension gestationnelle, de dépression du post-partum…


Chez les personnes âgées, elle prévient les chutes et aide à rester autonome plus longtemps.


L'activité physique est reconnue depuis 2011 comme une thérapeutique non médicamenteuse. La reprise d'une activité physique régulière adaptée est un élément majeur du traitement des principales pathologies chroniques (cardiopathies ischémiques, bronchopathies chroniques obstructives, obésité et diabète de type 2, maladies neurologiques, rhumatismales et dégénératives, etc.).


L'activité physique régulière est associée selon les études à une réduction de la mortalité précoce de 29 à 41 %.


Sources :



Activité physique : Prévention et traitement des maladies chroniques - Expertise collective Inserm (2019)

Actualisation des repères du PNNS : révision des repères relatifs à l'activité physique et à la sédentarité - Avis et rapport de l'Anses (2016)


Les recommandations sur l'activité physique et la sédentarité


En France, les recommandations diffusées par le ministère chargé de la santé dans le cadre du Programme national nutrition santé (PNNS) s'appuient sur les données scientifiques et les travaux d'expertise menés l'ANSES et Santé publique France. Les recommandations sont actualisées régulièrement pour tenir compte de l'évolution des connaissances.


Actuellement les recommandations sont les suivantes :


  • Pour les adultes, pratiquer l'équivalent d'au moins 30 minutes d'activité physique dynamique par jour (ex : marche rapide) au minimum 5 fois par semaine, faire au moins deux par semaine des activités de renforcement musculaire, d'assouplissement et d'équilibre.
  • Pour les enfants et les adolescents : l'équivalent d'au moins 60 minutes par jour dont 3 fois par semaine des activités intenses.

Concernant la sédentarité : il est recommandé de réduire le temps total quotidien passé assis et de se lever et marcher quelques minutes au moins toutes les 2 heures.


Ces repères représentent un idéal vers lequel il faut tendre. Mais toute activité physique même inférieure aux repères procure un bénéfice pour la santé, et le dépassement des recommandations permet le plus souvent d'augmenter ce bénéfice.


Source :



Actualisation des repères du PNNS : révision des repères relatifs à l'activité physique et à la sédentarité - Avis et rapport de l'Anses (2016)


Tester son niveau d'activité physique


Santé publique France propose un test en ligne qui permet de situer facilement son niveau d'activité physique, pour les adultes et pour les enfants - sur le site manger.bouger.fr.


La Stratégie nationale Sport-Santé


La Stratégie nationale Sport-Santé 2019-2024 vise à améliorer l'état de santé de la population en favorisant l'activité physique et sportive de chacun, au quotidien, avec ou sans pathologie, à tous les moments de la vie.


Elle s'organise autour de 4 axes et 26 actions :


  • Axe 1 : promouvoir la santé et le bien-être par l'activité physique et sportive ;
  • Axe 2 : développer l'offre et le recours à l'activité physique adaptée à des fins d'appui thérapeutique ;
  • Axe 3 : mieux protéger la santé des sportifs et renforcer la sécurité des pratiques quelle que soit leur intensité ;
  • Axe 4 : renforcer et diffuser les connaissances relatives aux impacts de la pratique d'activité physique et sportive sur la condition physique et la santé.

En savoir plus :


pdf Le 4 pages de la SNSS Téléchargement du pdf (750.3 kio)

Les Maisons Sport-Santé


Lancé en 2019 par le ministère en charge de la Santé et le ministère en charge des Sports, le dispositif des Maisons Sport-Santé a pour but d'accompagner et de conseiller les personnes souhaitant pratiquer une activité physique et sportive à des fins de santé, de bien-être, quel que soit leur âge.


Les Maisons Sport-Santé ont pour mission d'accueillir, informer et orienter le public vers les offres d'activité physique et d'activité physique adaptée de proximité. Elles ont aussi pour rôle de mettre en réseau les professionnels de la santé, du social, du médico-social et les professionnels de l'activité physique, pour favoriser la coordination des professionnels au service des usagers.


Elles s'adressent plus particulièrement :


  • aux personnes en bonne santé mais éloignées de l'activité physique et sportive, sédentaires, qui souhaitent s'y (re)mettre avec un accompagnement dans un but de santé,
  • aux personnes souffrant de pathologies, de facteurs de risque ou en perte d'autonomie pour lesquelles l'activité physique est recommandée,
  • aux personnes pour qui une activité physique adaptée est prescrite par un médecin.

L'accueil se fait avec ou sans ordonnance.


Un entretien et un bilan de condition physique peuvent être proposés pour définir en accord avec la personne un programme personnalisé qui répond à sa situation.

Les Maisons Sport-Santé peuvent proposer un programme d'activité physique sur place ou orienter vers des structures et des personnels qualifiés à même de proposer une offre de prise en charge qui répond aux souhaits et aux besoins de la personne.


Les Maisons Sport-Santé sont présentes sur l'ensemble du territoire. Elles sont habilitées par les agences régionales de santé (ARS) et les directions régionales académiques à la jeunesse, à l'engagement et au sport (DRAJES). Leurs missions sont encadrées par la réglementation.


Elles réunissent une grande variété de structures : associations sportives, collectivités territoriales, centres hospitaliers, maisons de santé pluri-professionnelles, établissements publics, salles de sport.


506 Maisons Sport-Santé sont habilitées au 1er juin 2024.


Ressources utiles :



Trouver la maison Sport-Santé la plus proche de chez soi : CARTOGRAPHIE - Pôle Ressources National Sport Santé Bien-Être



Textes de référence :



Décret n° 2023-170 du 8 mars 2023 relatif à l'habilitation des maisons sport-santé

Arrêté du 25 avril 2023 portant cahier des charges des maisons sport-santé et contenu du dossier de demande d'habilitation et de renouvellement d'habilitation



Vidéo :







L'activité physique adaptée, un traitement non médicamenteux


Quel que soit l'état de santé, pratiquer une activité physique est bénéfique. L'AP fait partie intégrante du traitement de la plupart des maladies chroniques. Elle aide à contrôler l'évolution de la maladie, peut améliorer la tolérance des traitements (par exemple lors de chimiothérapies pour cancer), contribue à prévenir les complications et les récidives.


La pratique d'une activité physique régulière s'accompagne d'une réduction de 25 à 30 % de la mortalité cardio vasculaire chez les patients coronariens et est associée à une réduction de 40 % de la mortalité globale après un diagnostic de cancer.


Pour certains patients, il peut être nécessaire de proposer une activité physique adaptée (APA). L'APA s'adresse aux patients qui ne peuvent pratiquer des activités physiques ou sportives ordinaires en autonomie et en sécurité, et qui nécessitent un accompagnement par des professionnels de santé ou qualifiés en activité physique adaptée (enseignant en APA, éducateur sportif formé).


Depuis 2016 (loi de modernisation du système de santé), les médecins peuvent prescrire une activité physique adaptée à la pathologie, aux capacités physiques et au risque médical des patients souffrant d'une affection de longue durée. La loi n° 2022-296 du 2 mars 2022 visant à démocratiser le sport en France a élargi la prescription aux patients atteints de maladies chroniques ou présentant des facteurs de risques (tels que le surpoids, l'obésité, l'hypertension artérielle, la dénutrition, etc.) et aux personnes en situation de perte d'autonomie.


La Haute autorité de santé a publié des référentiels pour la prescription d'activité physique pour une vingtaine de pathologies et situations, et des fiches explicatives pour les patients.


Sources :



Consultation et prescription médicale d'activité physique à des fins de santé



L'APA peut être prescrite par les médecins généralistes et spécialistes. Les kinésithérapeutes peuvent renouveler une prescription, sauf avis contraire du médecin.


L'APA est dispensée sous forme de programme d'activité structuré, supervisé par des professionnels de santé (masseurs-kinésithérapeutes, ergothérapeutes, psychomotriciens) ou qualifiés en APA (enseignant en APA, éducateur sportif formé). Le professionnel adapte le programme à la (ou aux) pathologie(s), aux capacités fonctionnelles et aux limites d'activité du patient, à son degré d'autonomie et à ses risques à la pratique de l'APA, en tenant compte des souhaits du patient et de son contexte de vie. L'objectif est d'accompagner le patient vers une pratique autonome et régulière.


Actuellement l'APA n'est pas prise en charge par l'assurance maladie mais des mutuelles, des caisses de retraite proposent des prises en charge.


Textes de référence



Décret n° 2023-234 du 30 mars 2023 relatif aux [conditions de prescription et de dispensation de l'activité physique adaptée-<https://www.legifrance.gouv.fr/jorf...

Décret]>

https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000047377952]

Arrêté du 28 décembre 2023 fixant le modèle de formulaire de prescription d'une activité physique adaptée


Rapports et expertises – Ressources


Rapport du Groupe de Travail Activité physique et prise en charge des personnes atteintes de maladies chroniques. Quelles compétences pour quels patients ? Quelles formations ?

Actualisation des repères du PNNS : Révisions des repères relatifs à l'activité physique et à la sédentarité - Avis et rapport de l'Anses (2016)

Activité physique. Prévention et traitement des maladies chroniques - Expertise collective Inserm (2019).

Avis de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) relatif à l'évaluation des risques liés aux niveaux d'activité physique et de sédentarité des adultes de 18 à 64 ans, hors femmes enceintes et ménopausées - (2022).

Avis du Haut conseil de la santé publique relatif à l'amélioration du niveau d'activité physique de la population et la diminution de son niveau de sédentarité en situation de post confinement et de périodes de restrictions sanitaires - (Avril 2022).

Site de Santé publique France https://www.mangerbouger.fr



Source :
Direction générale de la santé
Sous Direction de la prévention des risques liés à l'environnement et à l'alimentation
14 avenue Duquesne
75007 Paris

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