[#MardiArchives : Les monuments aux morts de la Premiere Guerre mondiale en Moselle.]
La Moselle, comme le reste de la France, participe au mouvement commémoratif. Toutefois du fait de la situation particulière du département pendant le conflit, les directives concernant l’érection des monuments, dont les projets sont soumis au préfet, sont strictes.
Aucune référence aux régiments ne doit figurer au monument, une tolérance est accordée pour les listes des noms à condition qu’elles soient neutres quant à l’appartenance nationale. Les formules lapidaires et génériques telles que « À nos morts » ou « La commune à ses morts » sont encouragées et l’on ne craint pas les anachronismes bleu horizon.
© Archives départementales de la Moselle
Légende des photos :
[1] Le curé de la paroisse fut l’initiateur du projet de monument de Bidestroff, ce qui explique la présence de l’archange Michel, saint militaire par excellence, au sommet de la colonne. L’hommage rendu aux soldats du pays niçois, de Provence, du Bas-Languedoc et du Vivarais, diffamés après le 20 août 1914 par la presse parisienne au motif qu’ils auraient lâché pied, peut être compris comme un geste d’unité nationale et de reconnaissance puisqu’il associe, sur son socle, les morts méridionaux aux morts lorrains.
[2] Sarrebourg, monuments aux morts provisoire et définitif, 1922-1923. Comme de nombreuses communes, la ville de Sarrebourg obtint du ministère de la guerre des trophées militaires pour entourer son monument aux morts, d’abord simple stèle « pour honorer la mémoire des soldats morts au champ d’honneur 1914-1918 » puis obélisque « À ses enfants morts à la guerre », formule neutre incluant tous les hommes.
[3;4] Audun-le-Tiche, projet de monument aux morts et monument réalisé, 1922. Le choix d’Audun-le-Tiche est résolument francophile : le monument renvoie au poilu français avec son casque Adrian ; la première plaque « Aux soldats français et alsaciens-lorrains héros et martyrs de la libération. 1914-1918 » peut être lu comme excluant de l’hommage les hommes de la commune morts dans l’armée allemande, les plus nombreux.
[5] Morhange, projet de monument aux morts, 1931. L’érection de monuments aux morts s’étala durant plusieurs décennies puisque des communes n’avaient pas de monuments à la fin du XXe siècle. Morhange avait déjà un monument aux morts de la bataille et le monument aux morts de la commune ne fut inauguré qu’en 1933. Il affecte la forme d’un mur gravé ou porteur de plaques, autre type courant, mais nécessitant un espace adapté et souvent une mise de fonds plus importante que ce que les petites communes pouvaient dépenser. – AC Morhange.
La Moselle, comme le reste de la France, participe au mouvement commémoratif. Toutefois du fait de la situation particulière du département pendant le conflit, les directives concernant l’érection des monuments, dont les projets sont soumis au préfet, sont strictes.
Aucune référence aux régiments ne doit figurer au monument, une tolérance est accordée pour les listes des noms à condition qu’elles soient neutres quant à l’appartenance nationale. Les formules lapidaires et génériques telles que « À nos morts » ou « La commune à ses morts » sont encouragées et l’on ne craint pas les anachronismes bleu horizon.
© Archives départementales de la Moselle
Légende des photos :
[1] Le curé de la paroisse fut l’initiateur du projet de monument de Bidestroff, ce qui explique la présence de l’archange Michel, saint militaire par excellence, au sommet de la colonne. L’hommage rendu aux soldats du pays niçois, de Provence, du Bas-Languedoc et du Vivarais, diffamés après le 20 août 1914 par la presse parisienne au motif qu’ils auraient lâché pied, peut être compris comme un geste d’unité nationale et de reconnaissance puisqu’il associe, sur son socle, les morts méridionaux aux morts lorrains.
[2] Sarrebourg, monuments aux morts provisoire et définitif, 1922-1923. Comme de nombreuses communes, la ville de Sarrebourg obtint du ministère de la guerre des trophées militaires pour entourer son monument aux morts, d’abord simple stèle « pour honorer la mémoire des soldats morts au champ d’honneur 1914-1918 » puis obélisque « À ses enfants morts à la guerre », formule neutre incluant tous les hommes.
[3;4] Audun-le-Tiche, projet de monument aux morts et monument réalisé, 1922. Le choix d’Audun-le-Tiche est résolument francophile : le monument renvoie au poilu français avec son casque Adrian ; la première plaque « Aux soldats français et alsaciens-lorrains héros et martyrs de la libération. 1914-1918 » peut être lu comme excluant de l’hommage les hommes de la commune morts dans l’armée allemande, les plus nombreux.
[5] Morhange, projet de monument aux morts, 1931. L’érection de monuments aux morts s’étala durant plusieurs décennies puisque des communes n’avaient pas de monuments à la fin du XXe siècle. Morhange avait déjà un monument aux morts de la bataille et le monument aux morts de la commune ne fut inauguré qu’en 1933. Il affecte la forme d’un mur gravé ou porteur de plaques, autre type courant, mais nécessitant un espace adapté et souvent une mise de fonds plus importante que ce que les petites communes pouvaient dépenser. – AC Morhange.