Licenciements chez General Electric : manifestation à Nantes

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Licenciements chez General Electric : manifestation à Nantes (1/1)

La scène économique nantaise est en ébullition. En ce 17 octobre 2024, une manifestation d’ampleur a lieu à Nantes pour protester contre les suppressions de postes annoncées par General Electric (GE). La décision de la filiale GE Vernova, spécialisée dans l’éolien offshore, de supprimer 360 emplois sur les sites de Nantes et Montoir-de-Bretagne, a provoqué une réaction immédiate et forte.


Ces suppressions, révélées en septembre, sont perçues comme une menace directe pour l’industrie des énergies renouvelables en France, et notamment pour la filière de l’éolien offshore.


Un coup dur pour l’éolien offshore en Loire-Atlantique


General Electric est une figure clé dans le développement de l’éolien offshore, un secteur stratégique pour la transition énergétique française. Pourtant, cette suppression massive de postes fragilise la pérennité de cette industrie en plein essor. Les sites de Nantes et Montoir-de-Bretagne, où 220 et 140 emplois respectivement sont menacés, risquent de perdre une grande partie de leur capacité productive.


Cette décision soulève des interrogations sur la cohérence industrielle de GE. Pour les syndicats, il s’agit d’un « plan sans vision » qui compromet non seulement les emplois directs, mais aussi l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement qui dépend de l’activité de ces sites.



« Nous assistons à une trahison totale de l’engagement envers l’éolien », déclarait un porte-parole syndical lors d’une assemblée des employés avant la manifestation.



Ce plan social touche particulièrement le site de Nantes, où 58 % des effectifs sont concernés. À Montoir-de-Bretagne, un tiers des emplois pourrait disparaître. La région des Pays de la Loire, qui abrite une part importante de la filière éolienne française avec près de 2 500 emplois, est directement impactée. Cette décision met en péril une industrie qui emploie plus de 8 300 personnes à travers la France, dont une bonne partie est directement liée à GE.


Une mobilisation pour alerter l’opinion publique


Face à cette annonce, la mobilisation s’est organisée rapidement. Ce jeudi 17 octobre, un rassemblement est prévu à 10 heures devant la préfecture de Nantes, où les salariés, soutenus par les syndicats, exprimeront leur mécontentement et leur inquiétude. Selon les syndicats, la suppression de ces postes est un véritable « séisme » pour l’économie locale. Cette action marque une nouvelle étape dans une série de mobilisations et d’assemblées générales qui ont eu lieu sur les deux sites au cours des dernières semaines.


Lors d’une précédente réunion à Montoir-de-Bretagne, plusieurs salariés ont partagé leur amertume face à la situation.



« Nous avons donné notre vie à cette entreprise, et aujourd’hui, elle nous abandonne », déclarait un employé présent depuis plus de 15 ans.



Un sentiment de trahison domine parmi les ouvriers et ingénieurs, qui voient leur avenir professionnel s’effondrer avec la fermeture potentielle des sites.


Conséquences sociales et industrielles : une filière en danger


Les conséquences de cette décision vont bien au-delà des pertes d’emploi immédiates. En fragilisant les capacités industrielles de l’éolien offshore, General Electric met en danger une filière cruciale pour la transition énergétique française. Les syndicats mettent en garde contre un effet domino : une réduction des capacités de production pourrait compromettre la capacité de la France à honorer ses engagements en matière d’énergies renouvelables, à un moment où le pays se trouve sous la pression des objectifs climatiques européens.



« Nous risquons de perdre non seulement des emplois, mais aussi notre place sur le marché mondial de l’éolien offshore », s’inquiète un responsable syndical.



Il souligne également que les suppressions de postes chez GE pourraient décourager d’autres acteurs industriels d’investir dans la filière en France.


Les entreprises sous-traitantes, qui dépendent de l’activité des sites de GE, sont elles aussi menacées. Un entrepreneur local dans le secteur de la maintenance industrielle a expliqué que son carnet de commandes dépendait à 70 % de GE. « Si GE ralentit ou arrête sa production, nous serons les premiers touchés », avertit-il, préoccupé par l’avenir de ses employés.


Des solutions pour éviter le naufrage de l’éolien


Les syndicats et les employés appellent désormais à une intervention urgente des pouvoirs publics pour préserver les emplois et garantir l’avenir de la filière éolienne. Ils demandent une rencontre avec le gouvernement afin d’élaborer un plan de sauvegarde de l’emploi et de relancer les investissements dans l’éolien offshore. Plusieurs élus locaux se sont également exprimés en faveur d’un soutien accru à l’industrie.


Certains experts proposent des solutions pour revitaliser le secteur. Selon un rapport publié par l’Ademe, il serait possible de maintenir et même de développer la filière en renforçant les investissements dans les infrastructures et la formation des salariés. Cela permettrait de moderniser les sites et d’accroître leur compétitivité face aux autres pays européens, notamment l’Allemagne et le Danemark, leaders dans ce domaine.


Les syndicats évoquent également la possibilité de recourir à des partenariats publics-privés pour financer les futurs projets éoliens. Ils soulignent que la France a tout intérêt à renforcer ses capacités industrielles pour répondre à la demande croissante en énergie verte.


Un avenir incertain pour General Electric et ses employés


Les semaines à venir seront décisives pour l’avenir de General Electric en Loire-Atlantique. La mobilisation d’aujourd’hui à Nantes pourrait être un tournant dans cette lutte pour la sauvegarde des emplois et de l’industrie. Les salariés espèrent que cette manifestation aura un impact sur les décisions à venir et permettra de trouver des solutions pour éviter un désastre économique et social dans la région.



« Nous ne voulons pas juste être entendus, nous voulons être écoutés et que des actions concrètes soient prises », martèle un délégué syndical.



Le sort des 360 salariés, ainsi que celui de toute la filière éolienne, dépend désormais de la capacité des différentes parties à trouver un terrain d’entente.


La pression est donc immense, non seulement sur General Electric, mais aussi sur les autorités publiques et les autres acteurs de l’industrie. La question n’est plus seulement de savoir si ces emplois peuvent être sauvés, mais aussi comment la France compte s’imposer sur le marché mondial de l’éolien, tout en garantissant un avenir stable à ses salariés.


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