Nantes teste les camions qui se rechargent en roulant sur l’autoroute

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Nantes teste les camions qui se rechargent en roulant sur l’autoroute (1/1)

Nantes est au cœur d’une révolution technologique dans le domaine des transports avec l’expérimentation d’un projet unique en France : la recharge des camions électriques en roulant. Ce projet, dirigé par Vinci Autoroutes en partenariat avec l’université Gustave Eiffel, exploite une technologie de recharge dynamique par induction électromagnétique.


En intégrant un tel dispositif sur les autoroutes, cette innovation vise à réduire significativement l’empreinte carbone du secteur des transports, particulièrement des poids lourds, tout en répondant aux défis de l’autonomie des véhicules électriques.


La recharge dynamique par induction : une technologie prometteuse


La recharge dynamique repose sur le principe de l’induction électromagnétique. Des bobines de cuivre, installées sous le bitume de l’autoroute, génèrent un champ électromagnétique qui transmet de l’électricité aux véhicules équipés de capteurs spécifiques. Ces capteurs, situés sous les camions, captent le champ généré par les bobines et convertissent cette énergie en électricité, alimentant ainsi la batterie en temps réel, sans besoin d’arrêt.


« Imaginez un camion électrique parcourant des centaines de kilomètres sans s’arrêter pour se recharger. Cette innovation pourrait transformer radicalement la logistique et réduire l’empreinte environnementale des transports de manière significative. »


Les étapes du projet



  1. Installation des bobines de cuivre : des bobines sont placées à environ 10 cm sous la surface de l’autoroute.

  2. Développement des capteurs : des capteurs compatibles avec l’induction électromagnétique sont installés sous les véhicules électriques.

  3. Création de zones de recharge : ces zones permettent aux camions de recharger tout en roulant, sans interruption du trajet.


Lieu d’expérimentation : le campus de Bouguenais


Les tests sont en cours sur le campus de l’université Gustave Eiffel à Bouguenais, situé près de Nantes. Ce site comprend un « manège de fatigue », une infrastructure circulaire de 40 mètres de diamètre, simulant le passage répété de poids lourds sur une piste de 120 mètres. Ce dispositif unique en Europe permet d’observer le comportement de la chaussée face aux charges importantes et de tester la robustesse de la technologie en conditions réelles.


Les défis techniques de l’expérimentation


Le manège de fatigue permet aux ingénieurs de Vinci Autoroutes d’identifier les potentiels points faibles du système. Cette installation permet de tester :



  • La durabilité du bitume contenant les bobines de cuivre,

  • La précision de la transmission d’énergie entre les bobines et les capteurs,

  • L’impact des charges lourdes et des conditions climatiques sur le dispositif de recharge.


Selon les responsables du projet, ce lieu de test est crucial pour valider la faisabilité de la recharge dynamique sur des autoroutes très fréquentées.


Objectifs du projet de recharge dynamique


Réduire l’empreinte carbone


Le transport routier représente une part importante des émissions de gaz à effet de serre en Europe, et la transition vers des camions électriques est complexe en raison des contraintes d’autonomie. En rechargeant les véhicules en roulant, le besoin de batteries volumineuses et coûteuses pourrait être réduit, rendant les poids lourds électriques plus compétitifs et écologiques.


Optimiser la taille et le poids des batteries


Une batterie plus petite signifie non seulement des coûts moindres, mais aussi un allègement des camions, ce qui pourrait améliorer leur efficacité énergétique. Selon une étude de l’université Gustave Eiffel, cette technologie pourrait permettre de réduire le poids des batteries jusqu’à 30 %, rendant le passage aux véhicules électriques plus viable pour les transporteurs.


Répondre aux besoins de recharge des poids lourds


Avec une recharge continue, les poids lourds pourraient parcourir de longues distances sans s’arrêter, ce qui répond à l’une des principales limitations actuelles des véhicules électriques : l’autonomie. Cette innovation pourrait transformer la logistique et réduire les coûts de transport tout en diminuant les émissions de CO₂.


Perspectives de déploiement : l’autoroute A10 en projet


Si les essais sont concluants, Vinci Autoroutes envisage d’installer cette technologie sur une portion de 2 km de l’autoroute A10 au sud de Paris d’ici fin 2024, avec une mise en service prévue début 2025. La généralisation de cette technologie pourrait débuter en 2030, avec des tronçons de recharge sur les axes principaux de France.


Les phases de déploiement



  1. Fin 2024 : ouverture du tronçon de 2 km sur l’A10 pour la recharge dynamique.

  2. Début 2025 : lancement officiel et collecte de données en conditions réelles.

  3. À partir de 2030 : extension de la technologie aux principales routes françaises.


Cette innovation pourrait non seulement réduire les émissions du secteur des transports, mais aussi positionner la France comme un leader de la recharge dynamique en Europe.


Enjeux économiques et questions en suspens


Malgré le potentiel de cette technologie, plusieurs défis économiques et techniques doivent encore être résolus.


Le coût de l’infrastructure


L’installation de la recharge dynamique reste coûteuse, avec une estimation de 4 millions d’euros par kilomètre de voie équipée. Un investissement important qui soulève des questions quant à la rentabilité et au financement de ce projet.


Résistance de la chaussée


La présence de bobines sous la surface de la route pose des questions quant à la durabilité du bitume et à sa capacité à supporter le passage constant des camions. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour garantir que cette technologie n’affecte pas l’infrastructure routière.


Impact sur les tarifs de péage


Pour financer cette innovation, une augmentation des tarifs de péage pourrait être envisagée, ce qui pourrait avoir un impact sur les usagers. Selon les experts, le modèle économique du projet devra prendre en compte l’équilibre entre la réduction des émissions de CO₂ et le coût pour les conducteurs.


Vers une révolution des transports longue distance ?


L’expérimentation nantaise de recharge en mouvement représente une avancée majeure dans le domaine de la mobilité durable. En permettant aux poids lourds de se recharger tout en roulant, ce projet pourrait répondre à des enjeux écologiques, économiques et logistiques essentiels pour l’avenir du transport routier. Ce concept pourrait transformer les routes françaises en « autoroutes du futur », capables de soutenir la transition énergétique.


Témoignage :



« Ce projet pourrait révolutionner notre modèle de transport. Recharger les camions sans arrêt est un avantage énorme pour la logistique verte. » – Jean-Marc Roux, ingénieur en énergies renouvelables.



Ce test près de Nantes est donc un signal fort pour le secteur des transports. Si les essais sont probants, l’avenir des poids lourds électriques sur les routes françaises pourrait prendre une toute nouvelle direction.


FAQ


Qu’est-ce que la recharge dynamique par induction électromagnétique ?


La recharge dynamique permet aux véhicules électriques de se recharger en roulant, grâce à des bobines sous le bitume transmettant de l’électricité aux capteurs des véhicules.


Où sont menés les tests de cette technologie en France ?


Les tests se déroulent actuellement sur le campus de l’université Gustave Eiffel à Bouguenais, près de Nantes, où un dispositif spécifique simule le passage de poids lourds.


Quand pourrait-on voir cette technologie sur les routes françaises ?


Si les tests sont concluants, une première portion de l’autoroute A10 pourrait être équipée d’ici fin 2024, avec un déploiement plus large à partir de 2030.


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