Revue de presse 21
|
Météo Côte d'Or
|
Actualités
Information (1/1)
[ ACTUALITE ] Une saison orageuse exceptionnelle en Côte d'Or en 2024

Cette année 2024 est marquée par la récurrence de conditions souvent perturbées et pluvieuses. La fin de printemps et cet été ne sont pas en reste avec une récurrence de périodes orageuses causant régulièrement des dégâts notamment sur l'Auxois-Morvan durement touchée.

Pourquoi les orages sont-ils si fréquents cette année

Au cours du mois de mai, les orages étaient fréquemment déclenchés par la présence de gouttes froides au-dessus de la France. Ces poches d'air froid en altitude ( pouvant amener jusqu'à 0°C à 1500m en cette période de l'année ) se retrouvent en conflit avec l'air de plus en plus chaud dans les basses couches de l'atmosphère et provoquent de fréquentes dégradations orageuses.
On se souviendra notamment de la supercellule qui à provoqué des grêlons de 5 à 7cm dans la vallée de la Brenne le 1er mai ou encore l'orage ayant apporté d'abondantes chutes de grêle sur la région dijonnaise le 20 mai.

Entre juin et juillet, la situation provoquant les orages est une situation classique de dégradation sud-ouest/nord-est. Une dépression ou un talweg apportant de l'air plus frais se positionne sur le Proche-Atlantique et provoque une remontée d'air chaud à l'avant. Ce conflit entre l'air plus frais océanique et l'air chaud et humide à l'avant est favorable au développement d'orages violents en Côte d'Or.
Ce fût notamment le cas à Vitteaux le 9 juillet où une microrafale et de la grosse grêle ont provoqué de très gros dégâts ou encore le 16 juillet où la commune de Boux-sous-Salmaise à connu une importante coulée de boue.

Entre la fin juillet et début août, une masse d'air exceptionnellement chaude et humide s'est installée en France ( points de rosée dépassant les 25°C ! ) et aura été favorable aux mouvements verticaux et donc à la formation d'orages souvent peu mobiles et donc très pluvieux.

La récurrence de situations orageuses n'est due qu'à la variabilité naturelle et au placement des centres d'actions qui restent plus que favorables à ce type de dégradations. Concernant les secteurs touchés qui ont souvent été les mêmes ( Auxois-Morvan notamment ), c'est également du au pur hasard. La formation et la trajectoire des orages reste toujours imprévisibles pour les météorologues.

Comment expliquer la virulence des orages cette année

Difficile de déterminer les phénomènes qui en sont à l'origine. La Côte d'Or reste un département fortement sujet aux orages violents en été, et c'est le cas tous les ans ( 11 juillet 2023, 22 juin 2022, ... ).
Cependant cette année, les températures moyennes à l'échelle de la planète explosent tous les records ( malgré un temps souvent plus maussade en France ) et on sait que plus l'atmosphère est chaude, plus elle peut contenir de vapeur d'eau.
Nous sortons également d'un hiver et d'un printemps très pluvieux. Les sols restent donc très humides, ce qui renforce d'autant plus l'évaporation et la quantité de vapeur d'eau disponible lors d'épisodes pluvieux ou orageux.

Lorsque les situations sont propices à faire précipiter cette importante quantité de vapeur d'eau ( dépressions, conflits de masse d'air, ... ), nous subissons des épisodes de pluie bien plus importants et parfois inhabituels dans nos contrées ( comme lors du mois de mars 2024 qui a été historiquement pluvieux sur l'Auxois-Morvan ou lors des orages de fin juillet / début août 2024 ayant apporté des intensités pluvieuses parfois dignes des tropiques ! )

Fin juillet, nous avons subi un important pic de chaleur caniculaire sur le département mais ce qui aura été remarquable avec cet afflux de chaleur, c'est la quantité d'humidité qui était encore présente, ce qui a rendu cette chaleur encore moins supportable.
Nous avons eu une recrudescence de paramètres favorables au développement d'orages peu mobiles et extrêmement pluvieux :

Des indices humidex exceptionnels : l'indice humidex ( sans unité ) est un indice inventé par les canadiens pour combiner les effets de la chaleur et de l'humidité. Une température de 30°C est moins supportable lorsque l'air est humide ( car le corps à plus de mal à transpirer et donc à réguler sa température ) que si l'air est sec.
Entre 30 et 35, on ressent un petit inconfort, entre 35 et 40, nous ressentons un certain inconfort, entre 40 et 45, nous ressentons beaucoup d'inconfort et entre 45 et 54, il a grand danger.
Hors ces derniers jours, les valeurs ont parfois atteint jusqu'à 45 à 48 sur le département, ce qui explique que la chaleur était parfois peu supportable bien qu'elle n'ait pas été exceptionnelle.
Des points de rosée exceptionnels : les points de rosée indiquent la température à laquelle l'air doit être refroidi pour être saturé. Plus les valeurs sont élevées, plus l'air est humide et plus c'est favorable aux orages. Nous avons atteint ces derniers jours des valeurs atteignant parfois 24°C à 26°C ( soit des valeurs qu'on retrouve plutôt à Cayenne en Guyane en pleine saison des pluies sous le climat tropical, et des valeurs encore jamais enregistrées dans nos régions ! ).
Des valeurs en eau précipitable très élevées : l'eau précipitable ( quantité d'eau obtenue si toute la vapeur d'eau contenue dans l'air était condensée et précipitée ) était également très élevée ces dernières jours, atteignant parfois jusqu'à 45 à 50mm. Ces valeurs extrêmement élevées sont favorables aux pluies très intenses, d'autant plus si les orages restent stationnaires.

On le remarque donc, le changement climatique qui apporte des masses d'air de plus en plus chaudes et donc de plus en plus chargées en humidité peuvent renforcer la sévérité des orages qui frappent notre département avec des phénomènes que nous n'avions encore parfois jamais connu.
Cette année, la recrudescence d'orages diluviens et de dégâts constatés sont exceptionnels et malheureusement nous semblons encore ne pas en voir le bout avec de nouveaux orages attendus en milieu de semaine prochaine...
Publicité
Écrire un commentaire

Publicité