A la rencontre de Bacchus, dérivé romain du dieu grec Dionysos, l'une des divinités les plus complexes du panthéon olympien.Connu essentiellement comme dieu du vin, le Bacchus du Caravage devient la référence iconographique occidentale : un jeune homme alangui couronné de feuille de vigne tenant un verre de vin à la main. Et tout naturellement, le personnage est associé à la fête, aux débordements et à l’ivresse.Pourtant cette divinité est bien plus complexe à l’image même de la boisson à laquelle elle est associée. Tout comme le vin, Bacchus est un dieu qui incarne l’extase, l’abandon de soi mais dont le culte peut mener à l’ivresse et à la perte de contrôle. C’est aussi pour cette raison qu’il est désigné comme le père des arts dramatiques, le théâtre permettant d’endosser une autre personnalité.Le culte de Dionysos ou de Bacchus est très différent de celui des divinités « classiques », mélange de cérémonies publiques et d’initiations secrètes, laissant penser que son origine soit à chercher hors du monde grec. Or, Dionysos, apparait déjà au XIIIe siècle avant notre ère, sur des tablettes mycéennes. Mais, sa double naissance, sa mère mortelle ainsi que son étroit rapport avec la terre sont des caractéristiques propres de plusieurs dieux adorés dans le monde méditerranéen antique, issus de croyances primitives essentiellement basées sur les éléments. Sa proximité avec Pan ou les Satyres atteste de son lien étroit avec la nature.Son ancienneté, sa complexité et ses différentes facettes ne peuvent donc le réduire à l’homme ivre des représentations modernes et contemporaines et encore moins à une simple publicité pour un vin. Cependant, il est intéressant de constater qu’il est tout de même encore très présent dans les esprits et dans l’iconographie.

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