Deux comédiens, une contrainte : interpréter une succession d’autoportraits rédigés selon une seule et même forme. Ces textes, issus du collectif de l’OuLiPo, fondé dans les années 1960 par Raymond Queneau et François Le Lionnais, suivent tous rigoureusement la structure de L’Autoportrait du descendeur, de Paul Fournel. « Mon métier consiste à descendre du haut de la montagne jusqu’en bas. À descendre le plus vite possible. C’est un métier d’homme. » Dans un joyeux capharnaüm de bric et de broc, les deux drôles de zèbres se targuent de mille qualités, tour à tour champion de ski ou psychanalyste, buveur ou « terminateur de spectacle », mais toujours sur le même modèle vingt fois décliné : Mon métier consiste à... Ils alignent avec fierté et ridicule autant d’autoportraits burlesques de « métiers d’homme » et trébuchent depuis le piédestal de leur mégalomanie.