Le off présente aux côtés de propositions internationales et de renom, des travaux de photographes amateurs qui ont tissé un lien particulier avec le lieu où ils vivent, travaillent, séjournent pour quelques temps, révélant ainsi de nouveaux regards. Ils sont en résidence permanente et ont la chance de profiter longtemps des lieux qu’ils photographient, construisant pas à pas un récit au long cours, cherchant chaque jour comment se poursuit l’histoire.De l’univers cinématographique de Thomas Esnée aux détails graphiques de Love from the Beach, en passant par les plages de Delphine de Malleray et les personnages de Delphine Barré, ces quatre univers se dévoilent à l’Hôtel You Are.Delphine Barré"Il y a quelques jours, j’ai entendu Annie Ernaux dire que l’univers intérieur d’un photographe est visible dans ses photographies. J’ai pensé que les photographes du dimanche n’échappent pas à cette vérité. Le mien offre une place de premier choix aux heures passées au bord de la mer. Loin des plages des côtes de la Manche où j’ai grandi, c’est Deauville que j’ai le plus photographié. La plage immense, à quelques centaines de mètres de mon bureau était toujours là, "à portée de main", parée de décors d’exception, les bains de mer, les planches et plus loin un monde infini… les cabines de Trouville, Blonville, Villers, les galets du Havre et déport. Au-delà des lieux traversés et de ces fabuleux décors, il m’importe d’observer comment nous vivons près de la mer, dans un espace de liberté, nature et incontrôlable. Un monde échappatoire où nous sommes autrement, sans contrainte, débarrassés de toute obligation. Les personnages qui attirent mon oeil sont souvent seuls, en dialogue avec la mer, comme rassurés par sa présence. Ils s’abandonnent à l’océan, se reposent, se reprennent avant de repartir. Je lis l’intime dans leur mouvement ou leur immobilité."Delphine de MallerayDelphine ne cherche pas le diable dans les détails mais plutôt les anges. Ce sont ces détails le point d’envol du beau : un reflet, une ombre, une vibration insolite, et soudain le désir de cueillir ce qui vit. Pour ne pas durer. "J’ai ressenti le calme des promeneurs sur la plage, l’insouciance des baigneurs, la fragilité des oiseaux, la solitude du pêcheur sur son bateau… eux ne m’ont pas vue, mais moi si ! Sur le moment on retient son souffle et on éprouve une joie presque enfantine d’avoir attrapé la fugacité de cet instant".Delphine a participé à une exposition collective à Sintra (Portugal) à la Sinart Gallery, en octobre 2021 puis a exposé son travail à Rome, en novembre 2023 dans une exposition organisée par Elisabetta Giovagnoni, intitulée "Les jeux ne sont pas faits". La série qu’elle présente dans le Off de Planches contact a été réalisée au Portugal, sur les plages proches de Lisbonne où Delphine a vécu quelques temps… et pour la série au bord de l’eau à Deauville.Love from the beach by Jean-François"La photographie est devenue une passion. Elle est l’expression de ce que l’on est ! Je trouve mon inspiration au bord de la mer et à Deauville en particulier où je passe aujourd’hui la plus grande partie de mon temps. J’aime les lignes graphiques et épurées, les cadrages serrés et les jeux de lumière qui révèlent la beauté parfois cachée de ce qui nous entoure, sans artifice ni mise en scène. La plage est un décor naturel qui peut changer toutes les heures, surtout ici en Normandie où ordre et désordre se mêlent en fonction du vent et de la lumière, et de l’instant où on décide de prendre la photographie… le fameux instant décisif !"Thomas EsnéeSa philosophie : créer des échappatoires visuelles au coeur des instants les plus ordinaires… Thomas, passionné de l’image, façonne quotidiennement son art : sur le chemin du travail, lors d’un week-end en famille ou entre un train et un avion. Il aspire à capturer l’essence de la photographie de rue, à sa manière, saisissant chaque image dans ce qu’il décrit comme un "alignement des astres". Regard et réactivité restent les maîtres mots de son vice.La sélection d’images qu’il présente provient d’une grande série Deauvillaise. Thomas met en lumière une atmosphère cinématographique teintée de mystère. Regardez autour de vous… la ville elle-même est une énigme à explorer.