La réponse génétique aux influences des empoissonnements

La réponse génétique aux influences des empoissonnements (1/1)

Fédération de pêche du Gard


Dans le département du Gard, le brochet est devenu l’espèce repère concernant l’aménagement et la gestion des cours d’eau cyprinicoles. Toutefois, d’après les AAPPMA locales, on constate depuis ces dernières décennies une nette diminution des captures de brochet sur le bas Gardon malgré des repeuplements annuels importants. De plus, en France, les populations de brochet diminuent, et ce, principalement dû à la perte et dégradation de ses zones de reproductions naturelles.


Les repeuplements en brochet sur le secteur du bas Gardon, sont issus de brochet provenant de la pisciculture des Dombs (rivière de l’Ain). Les AAPPMA d’Aramon et de Montfrin alevinent encore sur leur secteur. Les AAPPMA de Remoulins et de Comps ont arrêté leur alevinage il y a quelques années, mais ils alevinaient avant avec cette même provenance de brochet.


Le projet développé vise donc à déterminer la génétique des brochets du bas Gardon. Afin de déterminer :



  • Les brochets retrouvés sont -ils issus de souche « sauvage/naturelle » ou de souche « domestique/aleviné » ?

  • Quel est le pourcentage d’hybridation s’il a eu lieu ?

  • Dans le but final de répondre à la question des AAPPMA et de la Fédération sur la pertinence des alevinages sur le secteur ?



Méthode


La génétique des poissons peut se déterminer en prélevant un morceau de nageoire. Cette méthode est donc non mortelle et très peu intrusive pour le poisson.


30 prélèvements ont été réalisés par la FD30 sur des brochets lors d’alevinage annuel sur Montfrin en 2022 et Remoulins (la Valliguière) en 2023 ; ces brochets provenant de la même pisciculture.


Ensuite, pour connaître le pourcentage de brochet possédant la génétique « domestique/aleviné », des prélèvements ont été fait sur des poissons pêchés à la ligne. Les prospections de terrain se sont faites tout au long de l’année, grâce à des pêcheurs ressources et/ou les AAPPMA du secteur qui ont été informés du protocole de prélèvement, ainsi que lors des concours sur le secteur d’étude. C’est donc la génétique de 43 brochets qui ont pu être analysée.


L’étude compare donc 5 lots d’échantillons :



  1. les brochets du Gardon prélevés par la Fédération (rencontre de pêcheur, concours)

  2. les brochets du Gardon prélevés par les pêcheurs

  3. les brochets de la Valliguière

  4. les brochets de pisciculture lâchés dans le Gardon (2022)

  5. les brochets de pisciculture lâchés à la Valliguière (2023)


Prélèvement d’un bout de nageoire caudale


Morceau de nageoire pour analyse


 


 


 


 


 


 


Synthèse des résultats


L’analyse génétique montre 2 résultats principaux:



  • la génétique des brochets prélevés en milieux se regroupe sur un même « axe »

  • on retrouve bien 2 lignées génétiques distinctes dans nos 5 lots, qu’on peut qualifier de lignée « Gardon » et de lignée « Ain »


Il y a cependant des ressemblances génétiques, avec une petite proportion  de variant type « Gardon » (5-15%) dans les brochets de pisciculture, et une proportion de variant type « Ain » (20-25%) dans les brochets pêchés du Gardon. On retrouve d’ailleurs clairement 3-4 individus avec la génétique « Ain » (à 80-90%) dans les brochets pêchés, qui semblent donc provenir directement des alevinages.


 


Analyse multidimensionnelle représentant les centres de gravité des échantillons (recherche des ressemblances)


Assignation des 73 brochets aux deux lignées détectées : vert dominance Gardon et rouge dominance pisciculture


 


 


 


 


 


 


 


De même, les indices de diversité témoignent d’une bonne diversité génétique et brassage génétique, nécessaire à la survie d’une population.


Conclusion


Dans le cas où les empoissonnements ont lieux depuis plusieurs dizaines d’années, la variabilité génétique des brochets du Gardon induit par la lignée « Ain » est très faible. Ce pourcentage (~25%) n’augmentera pas spécialement plus, même si les repeuplements continuent.


Les individus lâchers semble donc « sortir » du secteur, car ils ne participent pas tant dans la reproduction (pas d’hybridation mise en évidence) et ne sont pas particulièrement retrouvés au bout d’une canne.


Retrouver la présentation des résultats aux AAPPMA :
diaporama_analyse genetique BRO.pdf


 


 


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