A – Aviation – De l’aéroclub à la Base Aérienne

A – Aviation – De l’aéroclub à la Base Aérienne (1/1)

Les origines


Dès le 1er avril 1911, à l’initiative de messieurs Daraignez, maire, et Liard, président du syndicat des fêtes, lors d’une réunion de notables et de personnalités de la ville, fut nommé un comité d’initiative chargé de préparer les bases d’une société d’aviation dont le but serait d’établir un port aéronautique avec création d’un champ d’atterrissage avec hangars et approvisionnements. Le dimanche 23 avril, devait être organisée une fête d’aviation, qui fut d’abord ajournée au 30 avril, puis renvoyée à cause du mauvais temps au 2 mai. Le 1er vol eut lieu cependant le lundi 1er mai 1911 à 18 heures dix, effectué par Labouchère sur biplan Zodiac et suivi, quelques minutes après, du vol de Lafargue sur monoplan Henriot. Le lendemain, 2 mai, ce sont près de 10.000 personnes qui se pressèrent sur l’hippodrome transformé en aérodrome où nos deux aviateurs civils exécutèrent de nombreux vols. Une seconde fête d’aviation eut lieu le jeudi 16 mai 1912. De 1914 à 1918, le terrain d’aviation situé au centre de l’hippodrome reçut les pilotes militaires (dont le capitaine G. Guynemer) venant s’entraîner avant de monter au front.


 Le 26 février 1925, eut lieu le premier accident mortel de l’aviation montoise : Roger Ronserail s’écrasa sur le terrain de football de l’Argenté. Adrienne Bolland et Vinchon participèrent à un meeting aérien le 13-11-1927.


L’aéro-club


 Sous l’impulsion de messieurs Farbos, Bouneau, Depruneaux, Labarbe et Lacoste, fut créé, le 5 janvier 1928, l’aéro-club des Landes. Du 12 au 14 juillet 1930, eut lieu un meeting avec la participation d’Assolant, Lefèvre et Lotti.


En 1932, la municipalité de Jean Larrieu (1885-1990) créa, sur une centaine d’hectares, un terrain d’aviation, situé sur la partie nord de la base actuelle. Ce terrain baptisé « aérodrome Henri-Farbos », sera inauguré le 17 juin 1934 par le général Denain, ministre de l’air. Le nom du général Victor Denain (6.11.1880 Dax/31.12.1952 Nice), qui fut le créateur du CEAM à Reims (décret du 5.3.1934), a été donné à une allée de la nouvelle cité de l’Air en 2005.


Fin 1936, fut créé le « club d’aviation populaire » et le 7 juillet 1937, fut inaugurée la ligne de poste aérienne, Paris -Bordeaux – Mont-de-Marsan – Pau et retour par la société Air bleu. L’aviation populaire devint les Ailes montoises en mai 1938. Le 1er juin suivant, la ville céda gratuitement à l’État, l’emprise de l’aérodrome.


1939-1945


Sur cette même ligne, fut inaugurée, le 10 mai 1939, une poste aérienne de nuit que la guerre supprima le 2 septembre. Dès le début des hostilités, l’école de l’air basée à Salon-de-Provence, se replia sur Mérignac avec une annexe montoise. En mai 1940, une loi transféra à l’État la gestion de l’aérodrome municipal de Mont-de-Marsan. Enfin, dès le 28 juin 1940, l’armée allemande occupa notre ville et réquisitionna la plate-forme aérienne. La Luftwaffe fit réaliser une piste bétonnée de 1.800 mètres de long et 80 mètres de large avec des alvéoles de déploiement. Dès 1943, elle servit à l’envol des quadrimoteurs junkers 290 chargés de détecter les convois maritimes alliés dans l’Atlantique. Ce sera la plus importante base de la Luftwaffe dans le sud-ouest.


 Le 27 mars 1944, les installations militaires furent bombardées par une cinquantaine d’avions anglo-américains. Les dégâts furent considérables, y compris à l’extérieur du périmètre militaire. On comptera 12 civils tués et 15 blessés.


Base aérienne 118 – C.E.A.M.


Le 15 juillet 1945, fut créée la Base Aérienne, l’armée de l’air récupérant les installations construites par les Allemands.


L’état-major décida d’y implanter le Centre d’Expériences Aériennes Militaires sous le commandement du colonel Rozanoff. La mission du C.E.A.M. étant d’expérimenter les matériels conçus par l’industrie aéronautique au profit de l’armée de l’air pour en définir l’emploi opérationnel avant de les livrer aux unités.


La Base, devenue B.A. 118 en décembre 1948 accueillit, en 1964, la mission nucléaire stratégique avec l’implantation de la 91e escadre de bombardement des forces aériennes stratégiques, composée d’unités de Mirage IV (bombardiers) et C 135 FR (ravitailleurs en vol). À partir de 1969, y fut implanté le Centre de Détection et de Contrôle qui assure la surveillance radar et l’identification de tous les aéronefs pénétrant dans le quart sud-ouest de l’espace aérien français. En 1986, ce fut l’installation du Centre d’Instruction du Contrôle de la Défense aérienne.


En 1991, pendant la guerre du Golfe, notre base aérienne a détaché, sur le golfe persique, plus de 100 militaires engagés et a accueilli, pendant 2 mois, 200 militaires américains accompagnés de 9 avions ravitailleurs, chargés du ravitaillement en vol des bombardiers B 52 volant vers l’Irak.


 La Base Aérienne 118 porte, depuis le 20 juillet 1985, le nom de « Base Aérienne ColonelRozanoff ». Elle est, aujourd’hui, l’une des plus importantes bases opérationnelles de l’armée de l’air et ses missions ne cessent de s’accroître. Elle occupe, de nos jours, plus de 650 hectares et son emprise déborde à l’ouest sur les communes d’Uchacq-et-Parentis et de Campet-Lamolère. Quelque 3.000 militaires (5 % de toute l’armée de l’air) et 200 civils y sont employés et elle comporte 480 bâtiments. La piste est longue de 3.600 mètres. Depuis 2006, un musée aéronautique accessible depuis l’avenue de Nonères, « l’espace patrimonial Rozanoff », présente archives, documents et matériels retraçant un siècle d’histoire de l’aéronautique montoise.

Plus d'informations

Publicité
Écrire un commentaire

Publicité