C : Castors Landais, des logements par milliers

C : Castors Landais, des logements par milliers (1/1)

Dans les années 1950, la pénurie de logement est générale en France et tout particulièrement à Mont-de-Marsan où les ouvriers, employés, fonctionnaires et militaires éprouvent de grandes difficultés à se loger. Une étude à l’échelle européenne, convainc Charles Lamarque-Cando, alors député SFIO, de l’erreur de la politique officielle des grands ensembles.


Allant à contre-courant, il s’oriente vers la construction individuelle « dans le sens de la coopérative et de la construction familiale ». Forçant tous les barrages, allant jusqu’à faire modifier un article de la loi de finances 1953, il dépose, le 16 juin 1952, les statuts de la Coopérative de construction de maisons familiales « Les Castors Landais ».


Dès juillet 1954, les travaux du 1er groupe d’habitations de Barbe d’Or sont lancés avec l’objectif social « faire que des familles modestes cessent d’être des prolétaires pour devenir propriétaires, avec tout ce que cela comporte de satisfactions morales et matérielles ». Le succès est immédiat, car plusieurs facteurs favorisent la réussite de l’entreprise engagée par les Castors Landais :


– en périphérie de la ville, existent de nombreux terrains peu coûteux à l’achat, issus d’anciens champs de métairies abandonnées ou d’anciennes parcelles forestières non reboisées,


– la maison individuelle intéresse les anciens ruraux qui y retrouvent une construction de plain-pied, aux façades ouvertes entourées de terrains pouvant se transformer en jardin d’agrément, potager ou aire de jeux. De plus, ces logements privés peuvent être aménagés et adaptés,


– des accords d’aides financières et de prêts sont passés avec des partenaires privés ou publics (Mutuelle d’assurance, Crédit foncier, etc…)


– les frais sont réduits du fait de la construction en série par lot et de la standardisation des plans type.


Ces logements se composent d’une grande cuisine en façade arrière, d’un séjour, de chambres, de salle d’eau, W.C., de combles, d’un garage etc… L’allure de la maison rappelle le style des vieilles maisons landaises avec sa toiture à deux pentes. Plusieurs types sont proposés aux adhérents. Ces constructions variées et artistiques font l’admiration des visiteurs et des connaisseurs pour la perfection et le fini de l’ouvrage.


Au fil des années, comme une tache d’huile, le phénomène « Castors » s’étend, tout particulièrement côté est de la cité montoise. Ainsi seront urbanisés quelque 160 hectares, ce qui donnera du travail à des dizaines d’entrepreneurs et d’artisans locaux et à des centaines d’ouvriers, sans compter les nombreux emplois induits. Après Barbe d’Or, voient le jour 25 autres groupes d’habitations. Le 26e, celui du « Clos de Biscarrosse » fut entrepris fin 2009. Les assiettes des lotissements sont acquises auprès de propriétaires privés, ou de la commune (plus de 22 ha entre 1962 et 1981).


Afin de regrouper les adhérents de la Coopérative, une « Amicale des Castors Landais » voit le jour en 1970. Cette association, veille sur l’esprit des lieux et a pour but de pallier les éventuelles malfaçons des constructions, de venir en aide aux familles en difficultés et d’organiser chaque année le concours des fleurs et couleurs, qui incite les habitants à enjoliver les abords de leur maison avec des fleurs et des plantations.


En 57 années (1953/2009), plus de 6.000 maisons ont été édifiées par les Castors Landais dont : – 2.261 à Mont-de-Marsan : en 26 groupes d’habitations et un millier sur des terrains isolés ; 168 à Saint-Pierre-du-Mont ; 486 dans le reste du département (Aire-sur-l’Adour, Hagetmau, Mimizan, Morcenx, Sabres, Saint-Paul-lès-Dax, Saint-Perdon, Vielle-Saint-Girons, Villeneuve-de-Marsan, Ychoux). L’idée des « Castors » a été reprise hors département, à Aignan (32), Billères (64), Libourne (33), Villeneuve-sur-Lot (47) et Carcassonne (11). Rien que pour notre ville, les Castors ont donc logé environ 10.000 personnes (soit près de 30 % de la population montoise), 168 rues de Mont-de-Marsan sont bordées partiellement ou totalement de castors (cela représente 21,55 km. de longueur de rue, dont les trottoirs ont été plantés de plus de 6.000 arbres). Les cités « Castors » ont profondément contribué à façonner le paysage montois tant sur le plan urbain que social et à développer notre ville. À la Coopérative, (siège : 6, place Saint-Roch, depuis 1953), ce sont des « bénévoles historiques » qui veillent sur l’œuvre de Charles Lamarque-Cando.

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