Jean-Louis Rousselet, amoureux de Seurre et féru d'histoire locale nous raconte la vie des rues de notre ville
10e et dernier chapitre : la rue du Faubourg Saint-Georges et l’Hôtel-Dieu
Avant L'hôpital que nous connaissons, édifice emblématique de la rue du Faubourg Saint-Georges, la ville de Seurre a eu d’autres établissements hospitaliers. L'appellation "Hôtel-Dieu" date du VIe siècle au sens de « maison de Dieu » et désigne alors un hospice ou un hôpital destiné à accueillir principalement les malades indigents.
Le premier dont on garde des traces fut l’hôpital Saint-Michel qui était situé vraisemblablement près de l’hôpital actuel (et non rue du Faubourg Saint-Michel comme on pourrait le croire !) fondé en 1350 et détruit en 1473 par les Suisses qui incendièrent une grande partie de la ville.
C’est le 25 mars 1688 que les habitants de Seurre réunis en assemblée générale, décident de l’emplacement actuel (situé sur les restes de la demi-lune de la porte Saint-Georges qui donne son nom à la rue) pour la construction d’un hôpital à la mesure de la population croissante de l’époque.
Le projet initial comprend déjà les trois corps encadrant la cour actuelle et la réutilisation des matériaux des fortifications. Fait assez exceptionnel, ce projet initial sera respecté malgré la succession des intervenants pendant près de deux siècles.
L’aile sud est construite en premier (aile gauche en entrant dans la cour). Accolée, on construit la première partie de l’aile ouest (parallèle à la Saône) qui deviendra la « salle des femmes » avec ses 7,5 mètres de haut et 18 lits à baldaquins occupés de manière mixte au départ.
En juin 1709, Louis XIV confirme le maintien de l’hôpital suivi par Louis XV le 17 avril 1744. En 1730, Claude Noirot et le curé de Corgengoux, Barthélémy Boubet de Ruinet, font chacun don de 10 000 francs permettant la construction de la chapelle dédiée à Saint-Louis. Jean Adrien de Seurre et quelques autres donateurs en permettent la décoration.
La grande porte de la cour donnait directement dans la nef, le couloir actuel datant de 1869. En 1765, on commence les fondations de la salle des hommes (la seule visible de nos jours). L’autel était tourné vers le nord et fut déplacé dans le sens actuel en 1861. Le petit lanternon, ruiné, fut refait en 1869 comme on peut le voir actuellement et possédait une cloche. L’horloge et son cadran dans l’oculus furent installés à cette époque.
La séparation des hommes et des femmes s’imposant, il fallait poursuivre les travaux. Mais, les finances de la ville absorbées par la reconstruction du pont sur la Saône emporté à nouveau par les glaces, étaient insuffisantes. En 1765, l’exemple des dons effectués par Mademoiselle Revel réveilla les consciences et permit de relancer le chantier sur les fondations déjà établies. En 1782, les lits actuels sont mis en service
En 1859, le chantier arrive enfin à son terme, fidèle au plan de 1688.
On remarque l’élégance de la balustrade en pierre de l’escalier côté rue. Près de l’aile nord a été ajouté un service sanitaire dans la petite cour qui était, autrefois, l’emplacement du manège pour faire monter l’eau dans le château d’eau à proximité. On en voit encore le socle en pierre. L’éclairage électrique arrivera en 1925-1926 grâce à des donateurs.
Sur le plan initial, on peut voir un seul bâtiment côté rue, près de l’aile nord. Après la guerre de 1870, il est demandé à Belin, architecte de Dijon, la construction de deux petits pavillons (la loge du portier et une salle d’attente) qui se résumeront aux deux petits édicules encadrant la grille pour des raisons financières .
Dans les années 50, c’est l’arrêt du service médecine. La maternité ferme ses portes en 1961. En novembre 1964, on rétablit dans l’aile gauche un service d’hôpital suivi par les médecins traitants. Les nouveaux bâtiments de la maison de retraite, suite à la démolition de diverses annexes et de la place récupérée dans la rue de l’Abattoir contre la moutarderie Curoz (emplacement du pont), furent édifiés et mis en service le 1er octobre 1978.
Retrouvez les précédents chapitres de cette chronique :
~ "1. La rue de la République" : post du 26 février.
~ "2. La place de l'Hôtel de Ville et la rue Bossuet" : post du 29 avril.
~ "3. La rue Dulac et la rue de Beauraing" : post du 29 juin.
~ "4. La rue Saint-Martin, la rue des Ecoles et la rue Messire Paris" : post du 29 août.
~ "5. La rue du Château" : post du 16 octobre.
~ "6. Les Quinconces" : post du 21 décembre.
~ "7. La rue des Remparts et la rue des Lombards" : post du 21 février.
~ "8. La rue de la Ménagerie et la rue des Halles " : post du 27 avril.
~ "9. la rue de la Perche à l’Oiseau et la rue du Faubourg de Chamblanc" : post du 26 juin.
À bientôt pour une nouvelle rubrique "alimentée" par les traditions locales
10e et dernier chapitre : la rue du Faubourg Saint-Georges et l’Hôtel-Dieu
Avant L'hôpital que nous connaissons, édifice emblématique de la rue du Faubourg Saint-Georges, la ville de Seurre a eu d’autres établissements hospitaliers. L'appellation "Hôtel-Dieu" date du VIe siècle au sens de « maison de Dieu » et désigne alors un hospice ou un hôpital destiné à accueillir principalement les malades indigents.
Le premier dont on garde des traces fut l’hôpital Saint-Michel qui était situé vraisemblablement près de l’hôpital actuel (et non rue du Faubourg Saint-Michel comme on pourrait le croire !) fondé en 1350 et détruit en 1473 par les Suisses qui incendièrent une grande partie de la ville.
C’est le 25 mars 1688 que les habitants de Seurre réunis en assemblée générale, décident de l’emplacement actuel (situé sur les restes de la demi-lune de la porte Saint-Georges qui donne son nom à la rue) pour la construction d’un hôpital à la mesure de la population croissante de l’époque.
Le projet initial comprend déjà les trois corps encadrant la cour actuelle et la réutilisation des matériaux des fortifications. Fait assez exceptionnel, ce projet initial sera respecté malgré la succession des intervenants pendant près de deux siècles.
L’aile sud est construite en premier (aile gauche en entrant dans la cour). Accolée, on construit la première partie de l’aile ouest (parallèle à la Saône) qui deviendra la « salle des femmes » avec ses 7,5 mètres de haut et 18 lits à baldaquins occupés de manière mixte au départ.
En juin 1709, Louis XIV confirme le maintien de l’hôpital suivi par Louis XV le 17 avril 1744. En 1730, Claude Noirot et le curé de Corgengoux, Barthélémy Boubet de Ruinet, font chacun don de 10 000 francs permettant la construction de la chapelle dédiée à Saint-Louis. Jean Adrien de Seurre et quelques autres donateurs en permettent la décoration.
La grande porte de la cour donnait directement dans la nef, le couloir actuel datant de 1869. En 1765, on commence les fondations de la salle des hommes (la seule visible de nos jours). L’autel était tourné vers le nord et fut déplacé dans le sens actuel en 1861. Le petit lanternon, ruiné, fut refait en 1869 comme on peut le voir actuellement et possédait une cloche. L’horloge et son cadran dans l’oculus furent installés à cette époque.
La séparation des hommes et des femmes s’imposant, il fallait poursuivre les travaux. Mais, les finances de la ville absorbées par la reconstruction du pont sur la Saône emporté à nouveau par les glaces, étaient insuffisantes. En 1765, l’exemple des dons effectués par Mademoiselle Revel réveilla les consciences et permit de relancer le chantier sur les fondations déjà établies. En 1782, les lits actuels sont mis en service
En 1859, le chantier arrive enfin à son terme, fidèle au plan de 1688.
On remarque l’élégance de la balustrade en pierre de l’escalier côté rue. Près de l’aile nord a été ajouté un service sanitaire dans la petite cour qui était, autrefois, l’emplacement du manège pour faire monter l’eau dans le château d’eau à proximité. On en voit encore le socle en pierre. L’éclairage électrique arrivera en 1925-1926 grâce à des donateurs.
Sur le plan initial, on peut voir un seul bâtiment côté rue, près de l’aile nord. Après la guerre de 1870, il est demandé à Belin, architecte de Dijon, la construction de deux petits pavillons (la loge du portier et une salle d’attente) qui se résumeront aux deux petits édicules encadrant la grille pour des raisons financières .
Dans les années 50, c’est l’arrêt du service médecine. La maternité ferme ses portes en 1961. En novembre 1964, on rétablit dans l’aile gauche un service d’hôpital suivi par les médecins traitants. Les nouveaux bâtiments de la maison de retraite, suite à la démolition de diverses annexes et de la place récupérée dans la rue de l’Abattoir contre la moutarderie Curoz (emplacement du pont), furent édifiés et mis en service le 1er octobre 1978.
Retrouvez les précédents chapitres de cette chronique :
~ "1. La rue de la République" : post du 26 février.
~ "2. La place de l'Hôtel de Ville et la rue Bossuet" : post du 29 avril.
~ "3. La rue Dulac et la rue de Beauraing" : post du 29 juin.
~ "4. La rue Saint-Martin, la rue des Ecoles et la rue Messire Paris" : post du 29 août.
~ "5. La rue du Château" : post du 16 octobre.
~ "6. Les Quinconces" : post du 21 décembre.
~ "7. La rue des Remparts et la rue des Lombards" : post du 21 février.
~ "8. La rue de la Ménagerie et la rue des Halles " : post du 27 avril.
~ "9. la rue de la Perche à l’Oiseau et la rue du Faubourg de Chamblanc" : post du 26 juin.
À bientôt pour une nouvelle rubrique "alimentée" par les traditions locales