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[Parc Dessay] Les fleurs étranges du parc Dessay.

Les fleurs sont conçues pour communiquer avec leurs pollinisateurs . Les couleurs voyantes et les parfums sont les stratégies communément mises en œuvre, avec parfois des résultats surprenants. La nature autorise tout, à condition que les nouvelles formes, apparues au hasard des mutations, soient viables, et qu’elles aient une descendance.

Quelques plantes aux fleurs insolites ont été acclimatées dans le parc Jeanine Dessay.

L’arum himalayen (Arisaema consanguineum Schott) est plus discret que son cousin le serpentaire, dont nous avons parlé le mois dernier. Il est aussi beaucoup plus raffiné : sa floraison n’émet pas d’odeur putride. La spathe rayée qui entoure l’inflorescence joue un rôle attractif pour les insectes pollinisateurs, et sa forme recourbée protège les fleurs de la pluie éventuelle (rôle très utile cette année).

Dans la même famille des Araceae, la bougie d’eau (Orontium aquaticum L) fleurit au bord du bassin. Cette plante aquatique fait une inflorescence qui n’a pas de spathe. Elle ressemble à une petite bougie allumée, d’où son nom commun au Canada, son pays d’origine. C’est une des rares plantes aquatiques qui a une croissance lente.

L’ananas d’eau (Stratiotes aloides L.) a colonisé la zone inondée de la tourbière. Cette plante aquatique originaire d’Eurasie s’est naturalisée en France. Immergée, elle a résolu le problème de la pollinisation de ses fleurs : elle les épanouit au-dessus de la surface de l’eau. Cette plante se laisse couler à l’automne au fond pour se protéger du froid hivernal , et elle remonte en surface au printemps pour profiter de la lumière et la chaleur pendant la belle saison.

Le cornouiller du Japon, (Cornus kousa Bürger ex Hance) réunit ses fleurs miniaturisées dans une inflorescence entourée de quatre feuilles transformées en faux pétales blancs, qui ressemble à une fleur unique. Pour le coût en moyen d’une grande fleur, ce cornouiller en produit plus d’une vingtaine, que le pollinisateur de passage féconde toutes en même temps. Pas bête le cornouiller !

Les aristoloches sont des plantes peu représentées en Europe, car elles sont surtout tropicales et américaines. Nous avons acclimaté dans le parc la pipe des hollandais (Aristolochia tomentosa Sims), une aristoloche liane nordaméricaine, ainsi nommée en raison de la forme de sa fleur en forme de siphon. Comme les arums, elle piège momentanément les moucherons pour se faire polliniser.

Les sarracénies enfin, sont des plantes carnivores d’Amérique du Nord, qui se plaisent dans la tourbière du parc. Elles produisent des fleurs aux formes extravagantes. L’hybride naturel, la sarracénie de Mitchell (Sarracenia mitchelliana W.Bull), fleurit cet été pour la première fois.

Le parc avait été conçu pour nourrir des religieuses à la fin du 17ème siècle. Il permet aujourd’hui à tous d’avoir un aperçu sur les originalités que l’évolution a rendues possible chez les plantes des zones tempérées du monde entier. Les floraisons vont se suivre à un bon rythme encore tout l’été. N’hésitez pas à venir faire un tour, pour en profiter !
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