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[Parc Dessay] Les abeilles dans le parc Dessay.

Il y a près de 1000 espèces d’abeilles différentes en France. Les plus connues sont les abeilles sociales, domestiquées pour leur miel. La plupart des espèces sont cependant des abeilles solitaires. Très diversifiées, elles sont bien représentées dans le parc, grâce à l’abondante biodiversité végétale, et au respect de l’environnement que nous y pratiquons.

Les abeilles sont des hyménoptères qui ont coévolué avec les plantes à fleurs depuis leur apparition, il y a plus de 120 millions d’années. Elles transportent le pollen d’une fleur à une autre, pour qu’il y ait fécondation croisée des plantes, immobiles par nature. Les fleurs leur fournissent en retour de la nourriture, en produisant pour elles le nectar, composé essentiellement de sucres, et en leur donnant une partie du pollen, riche en protéines, idéal pour la croissance du couvain. Les fleurs communiquent avec les insectes par des odeurs et des couleurs proches des ultra-violets, auxquelles les insectes sont sensibles. Le résultat est souvent spectaculaire, nous sommes les seuls mammifères à savoir apprécier également les fleurs.

Les abeilles solitaires nichent dans le sol, ou dans des débris de végétaux, ou dans du bois. Sur le cliché, on peut voir des tiges d’Apiaceae occupées dans l’hôtel à insectes du parc. Les femelles y déposent du miel et du pollen avec un œuf dans une succession de loges, préparant la génération suivante. L’entrée est scellée par des matériaux divers, sur la photo c’est de la terre.

Le xylocope, le plus grand des apidés, niche dans du bois mort. Abondant dans le parc Dessay, il recherche les grandes fleurs, garantie d’une grosse quantité de nectar (sauges, ancolies, pois). Il n’est pas rare d’en voir fracturer des corolles (sur le cliché, un Delphinium elatum L.) pour prendre le nectar sans se donner la peine de féconder les fleurs. Il y a des abeilles « malhonnêtes » !

Les osmies sont visibles dès le mois de février, elles apprécient les fleurs de taille moyenne. Les mégachiles sont abondantes en été sur les fleurs miniaturisées des achillées et des ombellifères. Ce sont elles qui découpent des feuilles, comme si elles avaient utilisé une perforatrice, pour tapisser leur nid souterrain (sur le cliché, feuillage découpé d’Heptacodium miconioides Rehder).

Les anthidies recherchent quant à elles les plantes duveteuses pour en tapisser leurs nids. Le mâle est territorial, il chasse les autres insectes qui s’aventurent sur son territoire, et il courtise les femelles qui s’y présentent.

Quelques espèces sont enfin liées à une fleur, comme la colette du lierre, qui est visible uniquement en automne, quand le lierre, dont elle dépend étroitement, épanouit ses fleurs. L’adaptation réciproque des plantes à fleurs et des abeilles est telle que la disparition d’un des partenaires (plantes à fleurs, insectes) entrainerait celle de l’autre. Nous sommes également concernés : si les d’abeilles disparaissaient, nous manquerions rapidement de fruits et légumes.

Comme tous les insectes, les abeilles sont menacées par notre mode de vie moderne. Nous pouvons agir en aménageant correctement nos jardins. Ils ne doivent pas être trop « propres », pour que les insectes puissent y nicher. Essayons d’entretenir une diversité suffisante en plantes locales, les moins horticoles possible, pour leur nourriture. Nous pouvons enfin leur offrir des logements avec des fagots de tiges creuses disposés à l’abris, et bien évidemment, ne jamais utiliser d’insecticides de synthèse.

Pour mieux faire connaître ces insectes, nous envisageons d’installer des ruches pédagogiques dans le parc Dessay.
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