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[Parc Dessay] Les plantes toxiques
Certains végétaux se défendent contre une prédation excessive de la part des herbivores, en produisant des substances toxiques.

Ces substances ont pour but de provoquer des désordres dans le métabolisme des animaux qui les consomment. L’idée est de les décourager : ils ont une mauvaise expérience en ingérant la plante, et ils n’y toucheront plus. Certaines de ces substances peuvent avoir un effet surprenant : ce sont ce que nous utilisons comme épices, médicaments ou drogues. Elles peuvent cependant être dangereuses, voire mortelles, même à très faible dose.

Le colchique, abondant dans les prairies du Haut-Doubs, fleurit en fin d’été comme le rappelle la chanson bien connue. Après un repos hivernal, le colchique reprend sa croissance au printemps : il développe ses feuilles et ses fruits, issus des fleurs de l’automne précédent. Les colchiques sont à nouveau en repos, estival cette fois. Toute la plante est toxique, elle contient un alcaloïde, la colchicine, une molécule organique azotée , mortelle à partir de 40 mg pour l’homme.

Toutes les digitales contiennent également un alcaloïde mortel, la digitoxine (ou digitaline). La digitale pourpre (Digitalis purpurea L.) est la plus spectaculaire, elle est bien représentée dans le parc Dessay grâce à son sol peu calcaire. Autour de Pontarlier, on trouve d’autres espèces qui sont aussi dans le parc : la digitale jaune (Digitalis lutea L.) et la digitale à grandes fleurs (Digitalis grandiflora Mill.). Elles poussent le long des routes (la N57 en direction de Besançon et la départementale qui mène à Oye et Pallet).

La belladone (Atropa belladonna L.) est une belle plante de notre flore des clairières en forêt. Ses graines peuvent attendre des années dans le sol, qu’un arbre tombe. L’augmentation de lumière lève leur dormance, et les plantes se développent et vivent, le temps que d’autres arbres referment la clairière. Présente dans nos forêts (Larmont), la belladone peut être dangereuse. Elle contient en effet beaucoup d’atropine, un alcaloïde qui agit sur le rythme cardiaque. Ses fruits sont appétissants : de la taille et de la couleur d’une cerise, sucrés, agréables au goût, mais ils sont mortels pour qui en mange au-delà d’une dizaine. Mieux vaut savoir la reconnaître !

Le vérâtre blanc (Veratrum album L.) est une plante des prés humides, fréquente dans nos prairies. Il ressemble à la grande gentiane jaune, aux côtés de laquelle il pousse parfois. Il est cependant hautement toxique : 2 g de ses racines séchées sont mortels pour un adulte.

Toutes ces plantes peuvent être à l’origine de médicaments : les substances dangereuses qu’elles synthétisent peuvent avoir des effets intéressants en médecine, mais à des doses strictement contrôlées. La colchicine soigne la goutte, la digitaline et l’atropine soignent des maladies cardiaques, ou sont des contre-poisons.

La mode est à l’utilisation des plantes pour se soigner. La phytothérapie n’est pas une médecine « douce », mais bien de la chimiothérapie à part entière. Des mauvais usages ou de simples confusions peuvent entraîner des conséquences graves.

Pour notre sécurité, ne nous improvisons pas médecins ou pharmaciens , et n’utilisons pour notre bien-être que les plantes reconnues scientifiquement sans danger, et que nous savons identifier avec certitude. Nous pouvons aussi apprendre à reconnaître les plantes dangereuses, pour les éviter quand on les rencontre en nature. Elles sont identifiées dans le parc Dessay, notamment dans la plate-bande n°2 du jardin ethnobotanique.
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