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[Parc Dessay] Les guêpes dans le parc Jeanine Dessay :

Les guêpes font partie, comme les abeilles, des hyménoptères. Elles n’ont cependant pas coévolué aussi étroitement avec les plantes à fleurs que ces dernières. Bien qu’elles butinent occasionnellement les fleurs, elles sont intéressées par beaucoup d’autres aliments : nous le savons tous, quand elles tentent de profiter de nos pique-niques. Certaines guêpes sont même des prédatrices redoutables d’insectes ou d’araignées , quelques espèces suivent des stratégies dignes de films d’horreur … et elles sont représentées dans le parc Dessay !

Tout le monde connaît les guêpes sociales : les guêpes germaniques ou les frelons, dont les colonies font des nids de carton, qui peuvent atteindre plusieurs milliers d’individus en fin de saison. Ces insectes meurent tous à l’automne, à l’exception des reines fondatrices, nées et fécondées en fin de saison, qui vont passer l’hiver à l’abri, pour recommencer un cycle l’année suivante. Parmi elles, on peut observer dans le parc beaucoup de polistes. Ces guêpes sociales pacifiques sont reconnaissables à leurs longues pattes, et elles font des nids de petite taille dans les herbes (sur le cliché : nid de polistes avec sa fondatrice sur un buis, en Toscane). Sur l’autre cliché, fait dans le parc Dessay, on peut voir que la poliste est stylopisée, c’est-à-dire qu’elle est parasitée par plusieurs Xenos vesparium. Il s’agit d’un insecte parasite qui se loge entre les segments de l’abdomen de la guêpe. Il la détourne de son comportement normal, pour en faire un zombie à son service.

On peut aussi observer en ce moment des guêpes solitaires dans le parc Dessay.

C’est le cas des gastéruptions, appelées aussi guêpes coucou, fréquents sur les fleurs d’Asteraceae . Les femelles déposent leurs œufs avec leur long ovipositeur dans les nids d’abeilles solitaires, à la manière d’un coucou. Leurs larves consomment les réserves de pollen et de miel , et elles dévorent la progéniture des abeilles.

Les guêpes maçonnes sont les parmi les guêpes solitaires les plus spectaculaires. Grandes et vives, elles butinent tout l’été dans les fleurs de rue, chardons ou d’ail, riches en nectar, et les femelles collectent de la terre dans les allées du parc.

On peut rencontrer deux espèces originaires d’Amérique : le sphex mexicain (Isodontia mexicana), une grande guêpe fine et noire, qui adore les fleurs de la rue ( Ruta graveolens L.) dans le parc. Le sphex capture des sauterelles pour nourrir ses larves. Les pélopées (Sceliphron caementarium) sont aussi originaires d’Amérique. Elles capturent des araignées pour leur progéniture. On peut enfin voir en ce moment l’eumène onguiculé (Delta ungiculatum), qui mesure presque 3 cm de long. L’eumène, méditerranéen d’origine, est arrivé dans le Haut-Doubs depuis les années 2010, grâce au réchauffement climatique. Ses proies sont des chenilles .

Ces insectes ont une écologie digne des scénarios des films « Alien » . Les femelles construisent des nids de terre et de salive dans des endroits abrités. Elles y pondent leurs œufs dans des cellules, où elles les enferment avec des proies vivantes, paralysées par une piqure. Leurs larves éclosent et dévorent les proies, en commençant par les organes non vitaux pour avoir de la nourriture « fraîche » jusqu’au bout de leur développement. Elles se mettent ensuite en repos, puis ressortent l’année suivante, pour recommencer un cycle.

Ce type de comportement est un succès évolutif, dans la mesure où il s’est répandu aussi bien en zone tempérée que sous les tropiques . Les guêpes jouent un rôle important dans les écosystèmes. Elles régulent les populations de beaucoup d’insectes, d’araignées ; elles nourrissent les animaux insectivores, et elles pollinisent de nombreuses fleurs .
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