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[Parc Dessay] Les plantes monocarpiques dans le parc Dessay

On qualifie de monocarpiques (étymologiquement : qui produisent des fruits une fois) les plantes à fleurs qui ne fructifient qu’une fois dans leur vie. Elles vivent le temps nécessaire, qui peut être très long (plusieurs années), pour accumuler suffisamment de réserves, puis elles fleurissent et font un maximum de graines, avant de mourir. La floraison des plantes monocarpiques est souvent spectaculaire, un véritable feu d’artifice final de la part de ces plantes remarquables.

Ce comportement radical se rencontre surtout dans des biotopes difficiles, et très restreints, comme en altitude sur des îles tropicales. Le sabre d’argent à Hawaï (Argyroxiphium sandwicense ssp macrocephalon, (A. Gray) Mérat), ou la vipérine du Teide (Echium wildpertii, H.Pearson ex Hook.f.) sur l’île de Tenerife, en sont des exemples célèbres et très rares, puisque ces plantes spectaculaires ne vivent qu’en haut de leurs volcans respectifs. Tout se passe comme si les conditions de vie extrêmes de ces milieux naturels poussaient les plantes qui y vivent à privilégier une reproduction par voie sexuée et à un rythme rapide. Cette stratégie aide les espèces concernées à s’adapter rapidement.

Beaucoup de plantes monocarpiques se multiplient aussi végétativement, ce qui revient à se cloner. Les clones, devenus des individus indépendants de la plante mère, lui survivent après sa floraison. C’est le cas de beaucoup de saxifrages, d’agaves, et de joubarbes, dont de nombreuses espèces sont cultivées dans le parc Dessay.

Les joubarbes sont des plantes succulentes extrêmement rustiques de nos montagnes. Notre climat n’est pas aride, mais ces végétaux se sont installés sur des rochers très en pente, où il n’y a pas de sol. L’accès à l’eau est ainsi limité à la durée des pluies. Le reste du temps, les joubarbes vivent au sec. Elles stockent donc de l’eau dans leurs feuilles pour survivre entre deux averses. En ce moment, deux espèces de joubarbes monocarpiques sont en fleurs dans le parc : la joubarbe des toits (Sempervivum tectorum L.) et la joubarbe des sables (Sempervivum globiferum L.). La plante mère fleurit et meurt pendant qu’autour d’elle, ses clones forment une petite colonie prête à la remplacer.

A titre de comparaison, le cousin mexicain des joubarbes Echeveria secunda Booth. Ex Lindl., qui est aussi cultivé et en fleurs en ce moment dans le parc Dessay, n’est pas monocarpique : on voit sur le cliché que sa floraison est latérale, ce qui permet à la plante de survivre sous forme d’une rosette au niveau du sol, qui peut refleurir tous les ans.

Cette espèce tropicale n’est cependant pas rustique, et elle doit être hivernée à l’abri du gel.
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