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Blois commémorait ce matin le 106e anniversaire de l’Armistice du 11 novembre 1918, la victoire, la paix, et rendait hommage à toutes celles et ceux morts pour la France.

Les enfants ont participé aux commémorations depuis vendredi et ont contribué à faire perdurer le devoir de mémoire.

Le discours du maire, Marc Gricourt à l’occasion de cet anniversaire 2024 ↓

Monsieur le préfet, monsieur le président du conseil départemental cher Philippe Gouet, mesdames et messieurs les élus régionaux, départementaux, municipaux, chers collègues, monsieur le délégué militaire départemental, mon colonel, madame la directrice académique et, à travers vous je salue tous les professeurs et élèves présents, mesdames et messieurs représentants de la gendarmerie, polices nationale et municipale, nos sapeurs-pompiers, mesdames et messieurs les représentants des associations patriotiques et civiles, la présence du détachement du sous-marin nucléaire, Le Terrible, et son commandant, le capitaine de vaisseau Yves Desjars, mesdames, messieurs, chers amis,

Permettez-moi tout d’abord, de saluer nos porte-drapeaux toujours fidèles à ces moments de mémoire, accompagnés aujourd’hui par des enfants des écoles de Blois qui se sensibilisent ainsi à ce devoir de mémoire qui leur incombera dans les années à venir car rappelons le, sans engagement, sans mobilisation, ce devoir du souvenir est menacé. Merci aux enseignants, aux enfants et aux associations mémorielles de nous rappeler cette mission citoyenne. Merci à l’harmonie municipale de Blois qui donne plus de brio à nos cérémonies.

Nous nous rassemblons aujourd’hui, ici à Blois, pour commémorer le 106e anniversaire de l’Armistice du 11 novembre 1918, jour où, après plus de quatre années de souffrances indescriptibles, la France et ses alliés obtenaient enfin, la fin des hostilités. En cette journée de mémoire, nous rendons hommage aux combattants, aux familles endeuillées, aux civils éprouvés par la guerre.

À Blois comme dans tant d’autres villes de France, cette guerre a bouleversé toutes les vies, marqué chaque famille et transformé à jamais la conscience de notre nation. En 1918, Blois portait déjà des cicatrices profondes, non pas des destructions matérielles du front, mais des pertes humaines, des absences qui hantaient chaque rue, chaque foyer. Des centaines de Blésois avaient rejoint les tranchées, et parmi eux, beaucoup ne sont jamais revenus. Ceux qui ont survécu sont revenus brisés, affaiblis, mais profondément marqués par l’horreur de ce qu’ils avaient vécu. C’est donc une ville éprouvée, mais unie dans la douleur, qui a accueilli la nouvelle de l’Armistice.

Lorsque ce 11 novembre, les cloches ont sonné pour annoncer la fin des combats, la joie a été immense mais mélangée à un chagrin et une gravité silencieuse. À Blois, on pleurait les morts, mais on se tournait déjà vers l’avenir. Clemenceau, alors président du Conseil, disait avec cette force qui le caractérisait : « Il faut continuer. Nous avons fait le plus dur, nous devons faire le reste ». Cet appel à la résilience, à l’effort et à l’espoir a résonné partout en France, et ici, dans notre ville, il a été accueilli comme une injonction à la reconstruction, à la renaissance.

Mais que signifie « faire le reste » pour une ville comme Blois, en cette fin d’année 1918 Cela signifiait pour chacun de retrouver, autant que possible, une vie normale, de soutenir ceux qui revenaient du front et de reconstruire un tissu social, une économie locale affaiblie par la guerre.

Les femmes, qui avaient tenu les usines, les fermes, les commerces, les écoles en l’absence des hommes, ont joué un rôle essentiel dans cette reprise. Elles ont continué donc à travailler, d’élever leurs enfants et de porter en elles la mémoire de ceux qui étaient tombés.

La ville s’est également dotée, dès les premières années après la guerre, de monuments pour honorer ses morts. Le monument aux morts de Blois, inauguré en 1923, témoigne encore aujourd’hui de la reconnaissance de la ville envers ses héros, et de la nécessité de garder vivante la mémoire de leur sacrifice. Pour chaque nom gravé dans la pierre, une vie a été perdue, une famille endeuillée, mais aussi une histoire qui a contribué à construire notre liberté.

Aujourd’hui, alors que nous commémorons cet événement, nous pensons à l’héritage que nous ont laissé ces générations de Blésois qui ont traversé l’horreur, puis se sont relevés, ensemble. À travers l’épreuve de cette guerre, ils nous ont montré le prix de la liberté, de la paix, et de la fraternité.

Leur souvenir nous rappelle notre responsabilité d’œuvrer pour que ces idéaux perdurent.

Georges Clemenceau, le « Père la Victoire », connaissait mieux que quiconque l’ampleur du sacrifice consenti. Lui qui avait parcouru les tranchées pour encourager les troupes, lui qui avait partagé le quotidien des soldats, avait mesuré la gravité de chaque perte humaine. Il affirmait, et ces mots résonnent encore pour nous : « La guerre est une chose trop grave pour être confiée à des militaires. » Par-là, Clemenceau soulignait la responsabilité de chacun d’entre-nous, de défendre et préserver la paix, non seulement en temps de guerre, mais aussi en temps de paix.

Pour ces poilus comme pour tous, cette guerre devrait être la « Der des Ders ». Malheureusement, on a en tête la suite avec la montée des nationalismes, la crise économique, la volonté de vengeance d’Hitler, la montée du racisme, de l’antisémitisme, de l’homophobie, etc.

Une période qui tristement et avec préoccupation ressemble à celle que nous vivons actuellement.

La paix n’est jamais acquise, qu’elle se construit chaque jour, par notre engagement à tous. Que Blois, ville de courage et de mémoire, soit pour les générations futures un symbole de cette force tranquille et de cette volonté de vivre en paix.

Vive la paix, vive la République et vive la France ! »
(seul le prononcé fait foi)
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