Retour sur la cérémonie du 80e anniversaire de la Libération de Portes-lès-Valence, square Capitaine René Ladet.
L'exposition l'Eté de la Libération est accessible jusqu'au dimanche 8 septembre inclus jour du forum des associations au centre culturel.
Discours de Mme le Maire :
Merci à tous de votre présence dans un des lieux symboliques de commémoration de notre commune.
Nous sommes le 30 aout 2024. 80 ans plus tôt, un groupe de jeunes résistants libéraient par leurs propres moyens leur village chéri « PORTES LES VALENCE »
Ce fait d’armes, cet acte exceptionnel a permis à toute une population de retrouver la joie de vivre, l’esprit de liberté perdus depuis plusieurs années.
En cette année 2024, comme partout en France, nous fêtons ainsi l’été de la Libération. Mais nous commémorons aussi le lourd tribut que notre commune a payé tout au long de cette guerre et particulièrement les dernières semaines qui ont précédées la victoire de par sa position géographique stratégique, le long de la vallée du Rhône et du fait des infrastructures ferroviaires primordiales pour les ravitaillements ennemis que les bombardements des alliés n’ont pas épargnés.
La Rotonde méconnaissable. Derrière, des rails tordus comme de simples fils de fer. Des Wagons ouverts comme des boites de sardines ; d’immenses trous laissés par les bombes. Près de la rotonde, des machines à l’agonie rendaient l’âme, perforées par des éclats d’obus. Un cauchemar bien réel au soir du 6 aout 1944.Et le 15 aout, le débarquement de Provence intervient et fait naitre un immense espoir qui prendra vie le 30 aout, jour historique : PORTES est enfin libre.
Les résistants FFI ont traqué l’ennemi partout dans le village durant cette journée.
Les maquisards ont fait le tour des fermes en criant : « Descendez, on vous libère » tels sont les propos d’un cheminot portois Claude qui se remémore cette période.
Et nous sommes ici, devant ce monument aux morts, dans ce square qui porte le nom du Capitaine René Ladet qui a œuvré avec ses camarades pour libérer notre commune et pour nous souvenir de leurs actes de bravoure.
Ce square est aussi dans le parc Louis Aragon, poète et résistant durant la seconde guerre mondiale qui a su dénoncer toute l’horreur d’un peuple qui fait face, d’un pays qui fait front à son envahisseur avec ce bouleversant poème :
« D’une petite fille massacrée »
Vous pourrez revenir ce sera vainement
Surenchérir l’enfer et la bête féroce
Vous pourrez enfoncer la porte avec vos crosses
Allemands
Vous n’éveillerez pas cette enfant. Elle est morte
Avant d’avoir ouvert tout à fait ses grands yeux
Rien ne la tirera du rêve merveilleux
Qui l’emporte
Dans ses cheveux défaits elle dort. On croirait
Vraiment qu’elle va respirer, qu’elle respire
Dans ses petites mains la nuit met son empire
En secret
Elle ne porte plus le poids de sa mémoire
La rose pour mourir a simplement pâli
Doucement, doucement, doucement elle oublie
Vivre et voir. »
Ces mots de Louis Aragon : Je vous les partage comme un témoignage d’une vérité.
Cette liberté retrouvée ne s’est pas faite sans drame, sans sacrifice sans douleur extrême.
Cette liberté retrouvée s’est faite avec des femmes et des hommes qui ont su, malgré la peine, la perte de l’être cher, envoyer leurs dernières forces, dans une ultime bataille pour repousser l’ennemi puis rebâtir leur patrie. Ils ont fait en sorte que toutes ces victimes civiles et militaires ne soient pas mortes en vain.
Ces mots de Louis Aragon ont été inscrits dans l’ouvrage qui relate l’exposition « L’été de la Libération » que vous allez découvrir après la cérémonie au centre culturel, où nous avons l’habitude de nous retrouver après chaque commémoration du 30 aout. Cette exposition itinérante initiée par le département de la Drôme, y sera présente jusqu’au 8 septembre, puis en mairie jusqu’au 13 septembre.
Vous pourrez également voir un film de 18 minutes retraçant cette période, qui est d’une qualité poignante.
Je tiens à vous rappeler Mesdames et Messieurs tout le travail que nous avons entrepris depuis l’année dernière dans le cadre des 80 ans de la création du Conseil national de la résistance avec déjà une très belle exposition que nous avons fait vivre sur plusieurs évènements et dans différents lieux de notre commune. Nous avons à cœur de transmettre le plus possible ces pans de notre histoire aux jeunes générations pour qu’ils sachent et comme nous, n’oublient pas.
Car à chaque commémoration de la libération de notre ville, je ne peux m’empêcher de repenser à ce que nos libérateurs ont pu ressentir, lorsqu’ensemble entourés de leurs familles et de tous les Portoises et Portois présents, ils ont enfin vu flotter le drapeau français, en digne étendard de la liberté !
C’était surement plus qu’un acte de Résistance mais bien un acte d’un pays qui renait que cette vision reflétée.
L’hôtel de ville était au trois quart détruit, tout comme le village, mais ce drapeau Bleu Blanc Rouge n’avait pas besoin de grand-chose pour tenir ; seulement d’un peuple soudé pour le soutenir. Le reste n’est que de la pierre sachant tout se reconstruit.
Ils ont lutté pour un idéal de liberté et de paix et beaucoup en sont morts.
Aujourd’hui, tous ici réunis, nous sommes là pour honorer la mémoire de tous nos héros pour ne jamais oublier ces heures douloureuses de notre passé.
Vive la Paix, vive la Liberté, vive Portes-lès-Valence et Vive la France !
Merci de votre attention.
L'exposition l'Eté de la Libération est accessible jusqu'au dimanche 8 septembre inclus jour du forum des associations au centre culturel.
Discours de Mme le Maire :
Merci à tous de votre présence dans un des lieux symboliques de commémoration de notre commune.
Nous sommes le 30 aout 2024. 80 ans plus tôt, un groupe de jeunes résistants libéraient par leurs propres moyens leur village chéri « PORTES LES VALENCE »
Ce fait d’armes, cet acte exceptionnel a permis à toute une population de retrouver la joie de vivre, l’esprit de liberté perdus depuis plusieurs années.
En cette année 2024, comme partout en France, nous fêtons ainsi l’été de la Libération. Mais nous commémorons aussi le lourd tribut que notre commune a payé tout au long de cette guerre et particulièrement les dernières semaines qui ont précédées la victoire de par sa position géographique stratégique, le long de la vallée du Rhône et du fait des infrastructures ferroviaires primordiales pour les ravitaillements ennemis que les bombardements des alliés n’ont pas épargnés.
La Rotonde méconnaissable. Derrière, des rails tordus comme de simples fils de fer. Des Wagons ouverts comme des boites de sardines ; d’immenses trous laissés par les bombes. Près de la rotonde, des machines à l’agonie rendaient l’âme, perforées par des éclats d’obus. Un cauchemar bien réel au soir du 6 aout 1944.Et le 15 aout, le débarquement de Provence intervient et fait naitre un immense espoir qui prendra vie le 30 aout, jour historique : PORTES est enfin libre.
Les résistants FFI ont traqué l’ennemi partout dans le village durant cette journée.
Les maquisards ont fait le tour des fermes en criant : « Descendez, on vous libère » tels sont les propos d’un cheminot portois Claude qui se remémore cette période.
Et nous sommes ici, devant ce monument aux morts, dans ce square qui porte le nom du Capitaine René Ladet qui a œuvré avec ses camarades pour libérer notre commune et pour nous souvenir de leurs actes de bravoure.
Ce square est aussi dans le parc Louis Aragon, poète et résistant durant la seconde guerre mondiale qui a su dénoncer toute l’horreur d’un peuple qui fait face, d’un pays qui fait front à son envahisseur avec ce bouleversant poème :
« D’une petite fille massacrée »
Vous pourrez revenir ce sera vainement
Surenchérir l’enfer et la bête féroce
Vous pourrez enfoncer la porte avec vos crosses
Allemands
Vous n’éveillerez pas cette enfant. Elle est morte
Avant d’avoir ouvert tout à fait ses grands yeux
Rien ne la tirera du rêve merveilleux
Qui l’emporte
Dans ses cheveux défaits elle dort. On croirait
Vraiment qu’elle va respirer, qu’elle respire
Dans ses petites mains la nuit met son empire
En secret
Elle ne porte plus le poids de sa mémoire
La rose pour mourir a simplement pâli
Doucement, doucement, doucement elle oublie
Vivre et voir. »
Ces mots de Louis Aragon : Je vous les partage comme un témoignage d’une vérité.
Cette liberté retrouvée ne s’est pas faite sans drame, sans sacrifice sans douleur extrême.
Cette liberté retrouvée s’est faite avec des femmes et des hommes qui ont su, malgré la peine, la perte de l’être cher, envoyer leurs dernières forces, dans une ultime bataille pour repousser l’ennemi puis rebâtir leur patrie. Ils ont fait en sorte que toutes ces victimes civiles et militaires ne soient pas mortes en vain.
Ces mots de Louis Aragon ont été inscrits dans l’ouvrage qui relate l’exposition « L’été de la Libération » que vous allez découvrir après la cérémonie au centre culturel, où nous avons l’habitude de nous retrouver après chaque commémoration du 30 aout. Cette exposition itinérante initiée par le département de la Drôme, y sera présente jusqu’au 8 septembre, puis en mairie jusqu’au 13 septembre.
Vous pourrez également voir un film de 18 minutes retraçant cette période, qui est d’une qualité poignante.
Je tiens à vous rappeler Mesdames et Messieurs tout le travail que nous avons entrepris depuis l’année dernière dans le cadre des 80 ans de la création du Conseil national de la résistance avec déjà une très belle exposition que nous avons fait vivre sur plusieurs évènements et dans différents lieux de notre commune. Nous avons à cœur de transmettre le plus possible ces pans de notre histoire aux jeunes générations pour qu’ils sachent et comme nous, n’oublient pas.
Car à chaque commémoration de la libération de notre ville, je ne peux m’empêcher de repenser à ce que nos libérateurs ont pu ressentir, lorsqu’ensemble entourés de leurs familles et de tous les Portoises et Portois présents, ils ont enfin vu flotter le drapeau français, en digne étendard de la liberté !
C’était surement plus qu’un acte de Résistance mais bien un acte d’un pays qui renait que cette vision reflétée.
L’hôtel de ville était au trois quart détruit, tout comme le village, mais ce drapeau Bleu Blanc Rouge n’avait pas besoin de grand-chose pour tenir ; seulement d’un peuple soudé pour le soutenir. Le reste n’est que de la pierre sachant tout se reconstruit.
Ils ont lutté pour un idéal de liberté et de paix et beaucoup en sont morts.
Aujourd’hui, tous ici réunis, nous sommes là pour honorer la mémoire de tous nos héros pour ne jamais oublier ces heures douloureuses de notre passé.
Vive la Paix, vive la Liberté, vive Portes-lès-Valence et Vive la France !
Merci de votre attention.