Information (1/1)
[ EVENEMENTS du 4 et 6 sept. 1944 ] 2/3
Le 4 septembre 1945, la Nation rend hommage aux acteurs des événements du 4 septembre 1944, via la remise, par le Sous-Préfet de l’époque, de la médaille d’honneur pour acte de courage et de dévouement à trois valeureux steenvoordois : Messieurs DELOBEAU, CHARLEIS et CAMERLYNCK.

Ci-dessous, son discours :
« Aujourd’hui, 4 septembre, jour mémorable et inoubliable pour tous les steenvoordois. Oui, le 4 septembre 1944 au BOERENHOL il y eut des coups de feu. Trois belges furent tués, deux de nos compatriotes y trouvèrent la mort, et plusieurs furent blessés. De plus, trois steenvoordois étaient condamnés à être fusillés. Toutes ces horreurs avaient été accomplies avec une telle rapidité que la ville ne savait encore rien au moment où ces trois otages étaient conduits sur la place pour être exécutés.
Monsieur le maire, prévenu par Madame Yvonne GILLODTS, n’hésita pas à quitter sa dame éplorée pour discuter avec un ennemi rendu furieux par ces incidents et essayer, en bravant tous les dangers de sauver ces trois malheureux. En cette tâche délicate, il fut aidé par M. Jules CHARLEIS et Jean CAMERLYNCK.
L’ennemi déçu dans sa défaite ruminait des désirs de vengeance, qui le poussait à tuer, piller, brûler, aussi le début de la conversation ne fit que s’envenimer, votre arrêt de mort était décidé ; de plus il leur fallait 100 otages et il ordonnait de mettre le feu aux quatre coins de la ville.
De Steenvoorde, il ne devait plus rester qu’un douloureux souvenir.
Froidement, vous avez envisagé la situation et par un courage héroïque vous avez continué la conversation, sachant que vous vous adressiez à des barbares. C’est alors que M. CHARLEIS, prisonnier rapatrié, pouvant s’exprimer en leur langue, essaya de leur faire comprendre qu’étant en captivité il avait jugé l’allemand comme une race civilisée ; il leur expliqua que cet incident n’avait nullement été provoqué par les steenvoordois. Par votre sang froid et votre admirable courage, vous avez réussi à calmer l’ennemi. Ces barbares, si barbare qu’ils soient, possèdent encore un certain respect pour l’abnégation et les valeurs chevaleresques même chez leurs adversaires. Lorsqu’ils ont vu que votre abnégation et votre courage allaient jusqu’à vous offrir, tous les trois, comme otage volontaire pour épargner votre ville ; ils ont désarmé ; votre geste si sublime a eu raison de leur cruauté ; votre brillante conduite a sauvé les trois otages et épargner la ville d’un sinistre désastre. Steenvoorde était sauvé.
Vous étiez heureux du résultat, et votre modestie poussait à rester uniquement avec l’impression de la satisfaction du devoir accompli. Mais la France admire encore les actes de dévouement et sait les récompenser. Sitôt que M. le Ministre de l’Intérieur a eu connaissance de votre digne conduite par décret paru au journal officiel du 12 aout 1945, vous a décerné la Médaille du Courage et du Dévouement.
En épinglant cette médaille, Monsieur le Maire et MM CHARLEIS et CAMERLYNCK, j’éprouve une légitime fierté de l’honneur qui m’échoit de décorer trois grands steenvoordois, trois grands français, trois grands patriotes.
Comme nous tous ici présents les steenvoordois seront heureux et fiers de voir briller sur votre poitrine la sublime récompense de votre courage. »
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Retrouvez le programme complet des 80 ans de la libération de Steenvoorde
http://www.mairie-steenvoorde.fr/fr/actualite/229954/80eme-anniversaire-liberation-de
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