En ce 11 novembre et pour l'hommage rendu aux Monuments Monsieur le Maire et les.conseillers municipaux vous proposent de nous retrouver devant la mairie a 10h30.
A l'issue de la ceremonie nous nous retrouverons a la salle des fetes pour un moment de convivialité
En ce jour de commémoration le poème de
Louis ARAGON — JE DIS LA PAIX n'a jamais été aussi contemporain et reste un message d'espoir
-Je dis la paix pâle et soudaine
Comme un bonheur longtemps rêvé
Comme un bonheur qu’on croit à peine
Avoir trouvé
-Je dis la paix comme une femme
J’ouvrais la porte et tout à coup
Ses deux bras autour de mon âme
Et de mon cou
-Je dis la paix cette fenêtre
Qui battit l’air un beau matin
Et le monde ne semblait être
Qu’odeur du thym
-Je dis la paix pour la lumière
À tes pas dans cette saison
Comme une chose coutumière
À la maison
-Pour les oiseaux et les branchages
Verts et noirs au-dessus des eaux
Et les alevins qui s’engagent
Dans les roseaux
-Je dis la paix pour les étoiles
Pour toutes les heures du jour
Aux tuiles des toits et pour toi
L’Ombre et l’amour
-Je dis la paix aux jeux d’enfance
On court on saute on crie on rit
On perd le fil de ce qu’on pense
Dans la prairie
-Je dis la paix mais c’est étrange
Ce sentiment de peur que j’ai
Car c’est mon cœur même qui change
Léger léger
-Je dis la paix vaille que vaille
Précaire fragile et sans voix
Mais c’est l’abeille qui travaille
Sans qu’on la voie
-Rien qu’un souffle parmi les feuilles
Une simple hésitation
Un rayon qui passe le seuil
Des passions
-Elle vacille elle est peu sûre
Comme un pied de convalescent
Encore écoutant sa blessure
Son sang récent
-La guerre a relâché ses rênes
La guerre a perdu la partie
Il en reste un son sourd qui traîne
Mal amorti
-Ce sont les chars vers les casernes
Qui font encore un peu de bruit
Nous danserons dans les luzernes
Jusqu’à la nuit
-Tu vas voir demain tu vas voir
Les écoliers dans les préaux
En ce beau temps à ne plus croire
La météo
-On va bâtir pour la jeunesse
Des maisons et des jours heureux
Et les amours voudront que naissent
Leurs fils nombreux
-On reconstruira par le monde
Les merveilles incendiées
La vie aura la taille ronde
Sans mendier
-Enfin veux-tu que j’énumère
Les Versailles que nous ferons
Les airs peuplés par les chimères
De notre front
-Et l’immense laboratoire
Où les miracles sont humains
Et la colombe de l’Histoire
Entre nos mains
-Je sais je sais Tout est à faire
Dans ce siècle où la mort campait
Et va voir dans la stratosphère
Si c'est la paix
-Éteint ici là-bas qui couve
Le feu court on voit bien comment
Quelqu'un toujours donne à la louve
Un logement
-Quelqu'un toujours quelque part rêve
Sur la table d'être le poing
Et sous le manteau de la trêve
Il fait le point
-Je sais je sais ce qu'on peut dire
Et le danger d'être endormi
L'homme au Zénith et le navire
A l'ennemi
-Je sais mais c'est la Paix quand même
Le recul du monstre devant ce que je défend
Ce que j'aime toujours vivant
C'est la Paix dont les peuples savent obscurément
Tous plus ou moins contre le maître
Et pour l'esclave qu'elle est témoin
-C'est la paix des peuples
Où sourd l'eau profonde des libertés
C'est aux sciences des tambours
Pour le mai planté
-C'est la paix et couleur de la fleur
Où le meurtre porte son nom
A qui le voile de l'aveugle
Dit non
-C'est la paix qui force le crime
À s'agenouiller dans l'aveu
Et qui crie avec les victimes
“Cessez le feu!”
-Cessez partout le feu sur l'homme et la nature
Sur la serre et le champ les jardins les pâtures
Sur la table et le banc sur l'arbre et la toiture
Sur la mer des poissons et celle des mâtures
Sur le ciel où l'audace et l'oiseau s'aventurent
Sur le passé de pierre où rêve la sculpture
Sur les choses d'ici sur les choses futures
Sur ce cœur dans son cœur qu'une mère défend
Cessez le feu partout sur la femme et l'enfant.