C’est la rentrée ! À cette occasion, nous vous proposons de découvrir le dernier épisode de notre feuilleton, les « Impressions d'un Bizuth » d’Etienne Morillot (1887-1978), alors âgé de 17 ans en 1904, qui quittait Grenoble pour entrer en classe préparatoire à Lakanal.
Ce feuilleton vous a été proposé à l’occasion de la sortie du livre de Christian Bardot« Le lycée Lakanal à Sceaux de 1882 à 1914 » édité par la ville de Sceaux, en vente à partir du 3 septembre à la Maison du tourisme !
Impressions d'un « Bizuth » | Épisode #7
« […] on s’habitue à l’idée du départ prochain, du retour dans la petite famille (car celle des 500 lycéens, voire même 30 « cagneux », est bien un peu vaste). On a pris plaisir à se livrer, de longues heures, à des études intéressantes et fécondes ; on a pris plaisir à chercher, sous les ombrages solennels du grand parc, le réconfort de sa paix verdoyante et la fraîcheur de ses brises embaumées. Mais tous ses plaisirs valent-ils la joie profonde du départ […]
Au milieu de ces milles pensées heureuses, j’entasse pêle-mêle livres et cahiers dans ma petite malle, puis je donne fébrilement le tour de clef final ; je dis au revoir à la salle d’étude qui encouragea tant de labeurs obstinés ; je jette un long regard de reconnaissance au parc ; je passe, en relevant bien haut la tête devant les statues un peu penaudes ; je franchis enfin d’un seul bond la porte libératrice !
[…] combien l’allée de platanes est souriante, ce jour-là ; combien peu elle ressemble à cette morne avenue que nous suivions en octobre, balancés entre la crainte et l’espoir ! C’est qu’on n’est plus le même, après une année de Rhétorique supérieure : on a conscience d’avoir enrichi son intelligence et trempé son caractère. Du petit élève qui risquait, au mois d’octobre son premier pas dans la vie s’est dégagé, au mois de juillet, presque un homme. »
Crédits photo : Archives municipales de Sceaux, 1Fi 317 (Photo De Jongh)
Ce feuilleton vous a été proposé à l’occasion de la sortie du livre de Christian Bardot« Le lycée Lakanal à Sceaux de 1882 à 1914 » édité par la ville de Sceaux, en vente à partir du 3 septembre à la Maison du tourisme !
Impressions d'un « Bizuth » | Épisode #7
« […] on s’habitue à l’idée du départ prochain, du retour dans la petite famille (car celle des 500 lycéens, voire même 30 « cagneux », est bien un peu vaste). On a pris plaisir à se livrer, de longues heures, à des études intéressantes et fécondes ; on a pris plaisir à chercher, sous les ombrages solennels du grand parc, le réconfort de sa paix verdoyante et la fraîcheur de ses brises embaumées. Mais tous ses plaisirs valent-ils la joie profonde du départ […]
Au milieu de ces milles pensées heureuses, j’entasse pêle-mêle livres et cahiers dans ma petite malle, puis je donne fébrilement le tour de clef final ; je dis au revoir à la salle d’étude qui encouragea tant de labeurs obstinés ; je jette un long regard de reconnaissance au parc ; je passe, en relevant bien haut la tête devant les statues un peu penaudes ; je franchis enfin d’un seul bond la porte libératrice !
[…] combien l’allée de platanes est souriante, ce jour-là ; combien peu elle ressemble à cette morne avenue que nous suivions en octobre, balancés entre la crainte et l’espoir ! C’est qu’on n’est plus le même, après une année de Rhétorique supérieure : on a conscience d’avoir enrichi son intelligence et trempé son caractère. Du petit élève qui risquait, au mois d’octobre son premier pas dans la vie s’est dégagé, au mois de juillet, presque un homme. »
Crédits photo : Archives municipales de Sceaux, 1Fi 317 (Photo De Jongh)
