Aujourd’hui en France lesparcours d’avortement sont systématiquement encadrés par le corps médical etnotamment par les médecins. Le choix des méthodes d’avortement est par ailleursde plus en plus restreint. Qu’elles avortent à l’hôpital ou chez elles parvoies médicamenteuses, les personnes qui recourent à une IVG se retrouventsouvent seules, isolées, et sans soutien. Dans les années 1970, l’entraide etla sororité étaient pourtant au cœur des pratiques abortives clandestines. Lecontexte de pénalisation imposait alors d’avorter en dehors de l’hôpital.Néanmoins, pour certains groupes militants, et notamment pour les MLACS“dissidents”, la capacité à s'avorter entre femmes, à distance du corps etdes institutions médicales, étaient alors fortement valorisés. La légalisationde l’avortement s’est traduit par sa médicalisation à marche forcée, excluantles pratiques et les savoirs profanes développés par les militantes féministes.
Presque 50 ans après la loi Veilde 1975, la question de la place du corps médical dans les pratiques abortivesreste d’actualité. Elle résonne à la fois avec la fermeture progressive descentres d’IVG du Planning Familial, le manque d’accès à l’avortement danscertains territoires, et la lutte des sages-femmes pour accroître et garantirleur autonomie dans la pratique de l'avortement. Alors que les pratiques deself-help sont revalorisées dans les espaces militants, l’avortement demeuresouvent un geste « à part », aussi peu interrogé qu’investipolitiquement. A l’heure où les droits reproductifs sont attaqués et régressentdans de nombreux pays, la capacité à se passer du corps médical apparaît alorscomme une nécessité pour défendre l’autonomie des femmes sur leur propre corps.
Date:
Le Jeudi 01 Janvier à 01h00
Adresse:
Bibliothèque Marguerite Durand (BMD)
79 rue Nationale
75013 Paris
Information ville de Paris
Contenu publié sur le site quefaire.paris.fr