Célébration du 80e anniversaire de la Libération de Paris à la mairie du 9e: cérémonie présidée par Mme le Maire, Delphine Bürkli, déjeuner républicain et récital d'accordéon avec Théo Ould en partenariat avec Théâtre du Châtelet
Discours de Delphine Bürkli
"Nous sommes rassemblés aujourd’hui dans le souvenir de la Libération de Paris. C’était le 25 août 1944. Il y a 80 ans.
« Après la tempête, après la peur et le froid, Paris est en fête et Paris pleure de joie ». Ces vers interprétés par notre ami Jean-Pierre Mathieu résument à eux seuls l’esprit qui animait notre ville qui avait perdu sa lumière, quatre ans auparavant.
Ce 25 août 1944 aura immanquablement changé le cours de l’Histoire et redessiner la face du monde, symboliser le renouveau de la France et de la démocratie et redonner l’espoir, après quatre longues années d’occupation, celui de mettre fin à la seconde guerre mondiale qui aura frappé des millions d’êtres innocents, traqués et assassinés en masse.
Aujourd’hui nous commémorons avec une profonde reconnaissance et une grande fierté les heures glorieuses de cette liberté retrouvée, nous honorons celles et ceux qui se sont soulevés, qui ont pris les armes, qui ont décidé de se battre au péril de leur vie pour libérer leur ville, Paris, la devise française en bouclier.
Entre le 19 et le 25 août, des milliers d’hommes et de femmes, de Parisiens et de Parisiennes, quelles que soient leurs opinions politiques, leurs convictions religieuses, leurs origines, leurs nationalités, anonymes, résistants, policiers de la préfecture de police, ont fait le choix de l’engagement et ont suivi le chemin tracé par Charles de Gaulle, par Philippe Leclerc de Hautecloque, par Henri Rol Tanguy, par Jacques Chaban-Delmas, par ces grandes figures de la France, de cette France qui n’a jamais abdiqué devant l’adversité.
Souvenons-nous ici de celles et ceux dont la vie, le destin ou le parcours sont liés à jamais à notre arrondissement, aux sacrifices de tous ces combattants dont le nom est inscrit sur ce monument aux Morts, souvenons-nous de Missak et Meliné Manouchian, biensur, de Jacques Decourdemanche, professeur d’allemand au lycée Rollin, résistant et fusillé, le Lycée Jacques Decour porte depuis 1944 son illustre nom, souvenons-nous de Claude Rodier, agrégée de physique et résistante, morte en déportation à Ravensbrück dont une rue de notre arrondissement porte le nom, Madeleine Pauliac, médecin et résistante française qui a participé à la libération de Paris et et dont le nom est associé à l’école de la République, celle de la rue Buffault, tout un symbole, souvenons-nous de Claude Hanriot, bénévole de la Croix-Rouge du 9e, assassiné par les soldats allemands à Gastins en Seine et Marne, au lendemain de la Libération de Paris, le brassard Croix Rouge française bien visible. Sa mémoire sera honorée demain avec le dévoilement d’une plaque sur le fronton de l’immeuble qui abrite le local de la Croix Rouge du 9e, rue Pierre Sémard,autre grande figure de la résistance.
Nous nous souvenons aussi du jeune Gérard Schrader, élève du lycée Rollin, qui résidait13 rue Gerando et qui participa à l’effort de libération. De Jeannette Vanderschooten, militante communiste qui entra en résistance en octobre 40 et qui pendant l’insurrection a porté matériel et nourriture sur les barricades proches de la rue St Georges aux combattants, souvenons-nous de nos chers amis Charles Baron, rescapé du camp d’Auschwitz Birkenau qui a témoigné, tout au long de sa vie, sur l’inhumanité de l’univers concentrationnaire et de Francis Netter qui nous a quittés en juin dernier, dans sa centième année. Physicien au CEA Saclay, il a été caché en province, alors qu’il était jeune élève de l’ENS de la rue d’Ulm. Son engagement aux côtés de son épouse Lucienne Hermann Netter, résistante et ancienne élève du lycée Edgar Quinet méritent aussi notre reconnaissance et notre hommage aujourd’hui.
Tous étaient animés par cet esprit de libération, qu’aujourd’hui nous portons en héritage et qui reste inscrit au plus profond de chaque Parisien. Chacun de leur geste, chacune de leur action a contribué à faire du 25 août 1944, la journée déterminante qu’elle fut. Joseph Kessel disait « jamais la France n’a fait guerre plus haute et plus belle que celle des caves où s’impriment ses journaux libres, des terrains nocturnes et des criques secrètes où elle reçoit ses amis libres et d’où partent ses enfants libres, des cellules de torture où malgré les tenailles, les épingles rouges au feu et les os broyés, des français meurent en hommes libres ».
Notre ville, Paris porte en elle depuis toujours ce désir de liberté. Cette liberté qui a tracé son destin, et de fait notre destin, celui d’un peuple qui refuse les injustices, qui se dresse contre le mépris, contre cette haine de l'autre qui est la face la plus sombre de l'âme humaine.
>
> Aa Hier encore, à la Grande Motte, une paisible station balnéaire, où un terroriste enroulé dans le drapeau palestinien a tenté de détruire la synagogue au moment de l’office du samedi en présence du rabbin et des fidèles.
Il faut continuer sans relâche, plus que jamais, à rester unis, à soutenir nos concitoyens de confession juive. C’est notre devoir et c’est une manière, pour nous Parisiens, de rester libres. Nous qui avons su nous affranchir du joug nazi, il y a 80 ans.
Vive la République, Vive Paris et Vive la France! »
Discours de Delphine Bürkli
"Nous sommes rassemblés aujourd’hui dans le souvenir de la Libération de Paris. C’était le 25 août 1944. Il y a 80 ans.
« Après la tempête, après la peur et le froid, Paris est en fête et Paris pleure de joie ». Ces vers interprétés par notre ami Jean-Pierre Mathieu résument à eux seuls l’esprit qui animait notre ville qui avait perdu sa lumière, quatre ans auparavant.
Ce 25 août 1944 aura immanquablement changé le cours de l’Histoire et redessiner la face du monde, symboliser le renouveau de la France et de la démocratie et redonner l’espoir, après quatre longues années d’occupation, celui de mettre fin à la seconde guerre mondiale qui aura frappé des millions d’êtres innocents, traqués et assassinés en masse.
Aujourd’hui nous commémorons avec une profonde reconnaissance et une grande fierté les heures glorieuses de cette liberté retrouvée, nous honorons celles et ceux qui se sont soulevés, qui ont pris les armes, qui ont décidé de se battre au péril de leur vie pour libérer leur ville, Paris, la devise française en bouclier.
Entre le 19 et le 25 août, des milliers d’hommes et de femmes, de Parisiens et de Parisiennes, quelles que soient leurs opinions politiques, leurs convictions religieuses, leurs origines, leurs nationalités, anonymes, résistants, policiers de la préfecture de police, ont fait le choix de l’engagement et ont suivi le chemin tracé par Charles de Gaulle, par Philippe Leclerc de Hautecloque, par Henri Rol Tanguy, par Jacques Chaban-Delmas, par ces grandes figures de la France, de cette France qui n’a jamais abdiqué devant l’adversité.
Souvenons-nous ici de celles et ceux dont la vie, le destin ou le parcours sont liés à jamais à notre arrondissement, aux sacrifices de tous ces combattants dont le nom est inscrit sur ce monument aux Morts, souvenons-nous de Missak et Meliné Manouchian, biensur, de Jacques Decourdemanche, professeur d’allemand au lycée Rollin, résistant et fusillé, le Lycée Jacques Decour porte depuis 1944 son illustre nom, souvenons-nous de Claude Rodier, agrégée de physique et résistante, morte en déportation à Ravensbrück dont une rue de notre arrondissement porte le nom, Madeleine Pauliac, médecin et résistante française qui a participé à la libération de Paris et et dont le nom est associé à l’école de la République, celle de la rue Buffault, tout un symbole, souvenons-nous de Claude Hanriot, bénévole de la Croix-Rouge du 9e, assassiné par les soldats allemands à Gastins en Seine et Marne, au lendemain de la Libération de Paris, le brassard Croix Rouge française bien visible. Sa mémoire sera honorée demain avec le dévoilement d’une plaque sur le fronton de l’immeuble qui abrite le local de la Croix Rouge du 9e, rue Pierre Sémard,autre grande figure de la résistance.
Nous nous souvenons aussi du jeune Gérard Schrader, élève du lycée Rollin, qui résidait13 rue Gerando et qui participa à l’effort de libération. De Jeannette Vanderschooten, militante communiste qui entra en résistance en octobre 40 et qui pendant l’insurrection a porté matériel et nourriture sur les barricades proches de la rue St Georges aux combattants, souvenons-nous de nos chers amis Charles Baron, rescapé du camp d’Auschwitz Birkenau qui a témoigné, tout au long de sa vie, sur l’inhumanité de l’univers concentrationnaire et de Francis Netter qui nous a quittés en juin dernier, dans sa centième année. Physicien au CEA Saclay, il a été caché en province, alors qu’il était jeune élève de l’ENS de la rue d’Ulm. Son engagement aux côtés de son épouse Lucienne Hermann Netter, résistante et ancienne élève du lycée Edgar Quinet méritent aussi notre reconnaissance et notre hommage aujourd’hui.
Tous étaient animés par cet esprit de libération, qu’aujourd’hui nous portons en héritage et qui reste inscrit au plus profond de chaque Parisien. Chacun de leur geste, chacune de leur action a contribué à faire du 25 août 1944, la journée déterminante qu’elle fut. Joseph Kessel disait « jamais la France n’a fait guerre plus haute et plus belle que celle des caves où s’impriment ses journaux libres, des terrains nocturnes et des criques secrètes où elle reçoit ses amis libres et d’où partent ses enfants libres, des cellules de torture où malgré les tenailles, les épingles rouges au feu et les os broyés, des français meurent en hommes libres ».
Notre ville, Paris porte en elle depuis toujours ce désir de liberté. Cette liberté qui a tracé son destin, et de fait notre destin, celui d’un peuple qui refuse les injustices, qui se dresse contre le mépris, contre cette haine de l'autre qui est la face la plus sombre de l'âme humaine.
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> Aa Hier encore, à la Grande Motte, une paisible station balnéaire, où un terroriste enroulé dans le drapeau palestinien a tenté de détruire la synagogue au moment de l’office du samedi en présence du rabbin et des fidèles.
Il faut continuer sans relâche, plus que jamais, à rester unis, à soutenir nos concitoyens de confession juive. C’est notre devoir et c’est une manière, pour nous Parisiens, de rester libres. Nous qui avons su nous affranchir du joug nazi, il y a 80 ans.
Vive la République, Vive Paris et Vive la France! »