On a vu et adoré l’expo « Zombis, la mort n’est pas une fin ? »

On a vu et adoré l’expo « Zombis, la mort n’est pas une fin ? » (1/1)
Direction Haïti, aux sources du mythe du zombi. Loin de « The Walking Dead » et « World War Z », l’exposition dévoile les fantasmes, les croyances et les craintes nichés derrière la figure du « non-mort » le plus célèbre au monde. On vous donne notre avis sur cette expo terrifiante.

De quoi ça parle ?

Oubliez tout ce que vous croyez savoir sur les zombis… Loin des morts-vivants contagieux du cinéma et de la pop culture, l’exposition nous emmène en Haïti sur les traces d’un véritable mythe.

Entre savoir et fiction, « Zombis, la mort n’est pas une fin ? » donne à voir les réalités qui se cachent derrière la peur de cet iconique « non-mort ». En filigrane, l’exposition explore la construction du mythe dans l’imaginaire collectif occidental, depuis son évocation en 1697 dans Le Zombi du Grand Pérou, de l’écrivain français Pierre-Corneille Blessebois, jusqu’au légendaire film de George A. Romero, La Nuit des morts-vivants.

L’avis de la rédaction

Démarche titubante, chair en état de putréfaction, esprit vengeur : si les productions hollywoodiennes (World War Z, The Walking Dead, L’Armée des morts…) s’amusent depuis des décennies à peaufiner l’image horrifique du zombi, c’est en réalité dans les cultures vaudoues haïtiennes que la figure du mort-vivant est née. Des origines mystiques que le musée du quai Branly (7e) explore avec justesse et précaution, en évitant habilement le piège du sensationnalisme.

La déconstruction d’un mythe

Au fil d’une scénographie immersive qui reconstitue en grandeur nature un cimetière, un temple et des cérémonies vaudoues, nous voilà embarqués sur les traces d’un véritable mythe qui dépasse largement le folklore mis en scène par la pop culture.

Pour comprendre la genèse du « zombi », il faut remonter au XVIIIe siècle dans la zone frontalière entre la République du Congo, le Gabon et l’Angola, où ce terme désignait l’esprit d’un mort, généralement celui d’un enfant. Sur les routes de l’esclavage, la signification de ce mot a peu à peu évolué, se nourrissant des religions, des croyances et des légendes africaines, caribéennes et catholiques.

Le zombi, un criminel transformé en « mort-vivant »

Aujourd’hui présente au sein de la culture haïtienne, la figure du « mort-vivant » renvoie au phénomène de zombification, un pouvoir pratiqué par des sociétés secrètes qui prétendent descendre de groupes d’esclaves marrons, c’est-à-dire ceux ayant fui leurs maîtres occidentaux.

C’est le cas de la société bizango qui joue un rôle judiciaire auprès de criminels récidivistes. Jugés puis condamnés par ces tribunaux mystiques, ces derniers se voient alors « transformés » en zombis après avoir été enterrés vivants, puis exhumés. Plongés dans un état de léthargie à l’aide d’un puissant poison qui leur ôte tout libre arbitre, leur vie se résume à servir un maître, appelé « bokor ».

Réalité ou fiction ?

Fable anthropologique, réalité scientifique (empoisonnement, drogue, maladie mentale), métaphore des blessures de l’esclavage ou encore outil d’oppression au service de dictatures, l’exposition met en lumière toute l’ambivalence portée par le zombi et rappelle combien elle a (et continue !) de faire vivre les traditions orales, de perpétuer un certain mysticisme ancestral et de nourrir l’art, jusqu’aux sociétés occidentales actuelles.

La programmation est à retrouver ci-dessous.


Date:
Du Mardi 08 Octobre au Dimanche 16 Février


Adresse:
Musée du quai Branly Jacques Chirac
37, quai Branly
75007 Paris

Information ville de Paris
Contenu publié sur le site quefaire.paris.fr
Publicité
Écrire un commentaire

Publicité