"Parisiens d'ici et d'ailleurs…" une exposition de Brigitte Sombié

Ayyem Zamen, « le bon vieux temps » en arabe, est le nom de l’association fondée en 2000 par Moncef Labidi, sociologue et créateur du concept du Café Social et des domiciles partagés.

Ce quartier me rappelle de très bons souvenirs de jeunesse. C'est là où l'on sortait faire la fête avec les copains ! Je travaillais dans la haute couture et j'ai élevé mes enfants à Paris. Aujourd'hui, je suis content qu'ils aient une bonne situation.

L'association se mobilise auprès de personnes âgées parisiennes, en situation de précarité économique et de fragilité sociale, ayant bien souvent vécu une migration. Elle assure l’accueil et l’accompagnement de ses adhérent·es au sein du Café Social Belleville et du Café Social Dejean. Elle coordonne aussi un dispositif d’habitat partagé et accompagné, les domiciles partagés, ainsi qu’une équipe sociale mobile d’intervention à domicile pour les plus âgé·es,en perte d’autonomie.

J'ai travaillé avec mon frère dans une ferme de colons français jusqu'à la mort de mon père. Mon mari est parti travailler en France et j'ai élevé seule nos six enfants avec l'argent qu'il envoyait. J'ai fini par le rejoindre en 2006. Pour moi, les Champs-Élysées sont la plus belle avenue de Paris.

Pour fêter les 20 ans du Café Social Belleville et les 15 ans du Café Social Dejean, Ayyem Zamen s’est associée à la photographe Brigitte Sombié pour la réalisation du projet Parisiens d’ici et d’ailleurs… Dans la continuité du travail mené par l’association depuis sa création pour transmettre et valoriser la mémoire liée à l’immigration, ces portraits mettent à l’honneur les hommes et les femmes qui fréquentent chaque jour les cafés sociaux.

J'ai vécu 37 ans dans ce foyer de travailleurs africains où beaucoup viennent du même coin que moi. J'ai ma famille au Mali, et ma famille à Paris c'est ici. A présent, je vis de manière plus confortable en colocation dans un appartement géré par Ayyem Zamen et je continue à venir ici tous les jours car je suis très attaché au foyer.

Sous le regard de la photographe et enfin sorties de l’ombre, ces personnes se présentent à nous fières de leur histoire et dans toute leur dignité.