11-NOVEMBRE : "N'OUBLIONS JAMAIS", LE DISCOURS DU MAIRE DE VILLENEUVE-SUR-LOT
Voici le discours prononcé par Gérard Régnier, ce lundi 11 novembre 2024, devant le monument aux morts de Villeneuve-sur-Lot :
"Bien évidemment, c’est avec une profonde émotion que vous me voyez, moi, l’ancien officier de Marine, prononcer mon premier discours officiel en tant que maire de Villeneuve-sur-Lot dans le cadre de la cérémonie de commémoration du 106e anniversaire de l’armistice de la première guerre mondiale.
Quand bien même il ne faut pas négliger toutes les cérémonies et hommages rendus à nos soldats morts pour la patrie, celle consacrée à la guerre de 1914-1918 reste, avec le 8-Mai, pour la guerre de 1939-1945, et le 14-Juillet, notre fête Nationale, l’un des trois piliers du devoir de mémoire, pour ne pas dire du devoir citoyen, de tout français. Il fut d’ailleurs un temps envisagé que cette cérémonie du 11-Novembre puisse en rassembler d’autres.
Je peux, en effet, comprendre qu’en cette période où on ne vit pas un jour sans que quelque chose soit célébré – il y a d’innombrables journées de ceci ou de cela, on s’y perd – nos jeunes générations aussi ne s’y retrouvent plus dans les entrelacs des commémorations.
A ce titre, l’émotion dont je vous faisais part tout à l’heure, est, en ce jour, teintée d’une forme de joie et de bonheur quand je vois tous ces écoliers rassemblés pour nous faire partager leur belle musique. Merci à leurs enseignants pour leur présence. Cette présence est essentielle afin de leur rappeler ce qu’ont vécu nos aïeux face à la grande faucheuse que représenta la première guerre mondiale, avec ses 18 à 19 millions de morts, civils et militaires confondus, 9 à 10 millions de morts rien que pour les militaires, dont un peu plus de 1,3 millions de morts rien que pour notre pays, la France.
Ce sont près de 1000 vies de jeunes Français qui étaient arrachés à leurs familles quasiment chaque jour. Dans notre société de l’image et du son, il ne faudrait que quelques secondes extraites au cœur des tranchées, aux côtés de nos fameux poilus, pour que nos jeunes générations comprennent la fureur et le déluge de feu que représenta cette guerre de 1914-1918.
Pourquoi s’en souvenir encore et toujours Parce que, inlassablement, il faut rappeler à nos enfants que cette guerre destructrice avait été annoncée par tous comme la « Der des Der ». Et, pourtant, en nourrissant les sentiments de revanche, en initiant les crises économiques et sociales qui allaient suivre, cette « Der des Der » fut, en fait, le terreau de la guerre suivante, celle de 1939-1945, dont nous subissons encore les répercussions.
Cette mémoire vaut plus encore dans les temps incertains que nous vivons, avec le retour d’un conflit armé sur le sol européen entre la Russie et l’Ukraine, pour ne citer que ce conflit si on devait élargir notre vision à l’échelon mondial. Partout les montées des nationalismes et des protectionnismes à tout crin nous laissent dubitatifs sur l’avenir.
Il est donc bien de notre ressort nous, les générations qui, si elles n’ont pas connu ces deux conflits mondiaux, en gardent tout au moins la mémoire, il est de notre devoir donc, de faire perdurer cette mémoire pour ne pas rééditer les erreurs du passé.
Il faut chérir la paix plus que tout. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il faut faire preuve d’angélisme. Nos chefs d’État Major sont là pour nous alerter sur le fait que les guerres « au contact » sont de retour, que ce qui se passe en Ukraine peut arriver ailleurs, plus proche de notre pays encore. C’est la raison pour laquelle l’Europe doit aller plus loin dans son approche partagée de la Défense tout en jouant à nouveau un rôle fort comme promoteur du dialogue, de l’échange, de la diplomatie.
Au moment où la France et l’Allemagne, ennemis du passé qui ont su devenir le couple fort de la construction européenne, éprouvent des difficultés économiques et politiques à même de voir ressurgir les démons du passé, on se doit d’alerter nos enfants : la guerre est le pire pour pour une Nation. Plus que jamais il est temps que nos élus de la Nation donnent l’exemple pour refondre notre pacte démocratique et patriotique afin de lutter contre la montée des nationalismes qui n’ont jamais enfanté autre chose que le désespoir.
Sur le plan local, je voudrais profiter de ce moment pour saluer le travail réalisé par les élus et les services de la Ville de Villeneuve-sur-Lot concernant le devoir de mémoire. Il a pris vie à travers les nombreux rendez-vous de ce que l’on a baptisé « Les saisons de la mémoire ».
Plus que jamais j’invite notre jeunesse et, au-delà, toute la population villeneuvoise à s’associer aux prochains rendez-vous de ce programme bien utile par les temps qui courent. N’oublions jamais, voilà le message que je voulais délivrer ce jour."
Voici le discours prononcé par Gérard Régnier, ce lundi 11 novembre 2024, devant le monument aux morts de Villeneuve-sur-Lot :
"Bien évidemment, c’est avec une profonde émotion que vous me voyez, moi, l’ancien officier de Marine, prononcer mon premier discours officiel en tant que maire de Villeneuve-sur-Lot dans le cadre de la cérémonie de commémoration du 106e anniversaire de l’armistice de la première guerre mondiale.
Quand bien même il ne faut pas négliger toutes les cérémonies et hommages rendus à nos soldats morts pour la patrie, celle consacrée à la guerre de 1914-1918 reste, avec le 8-Mai, pour la guerre de 1939-1945, et le 14-Juillet, notre fête Nationale, l’un des trois piliers du devoir de mémoire, pour ne pas dire du devoir citoyen, de tout français. Il fut d’ailleurs un temps envisagé que cette cérémonie du 11-Novembre puisse en rassembler d’autres.
Je peux, en effet, comprendre qu’en cette période où on ne vit pas un jour sans que quelque chose soit célébré – il y a d’innombrables journées de ceci ou de cela, on s’y perd – nos jeunes générations aussi ne s’y retrouvent plus dans les entrelacs des commémorations.
A ce titre, l’émotion dont je vous faisais part tout à l’heure, est, en ce jour, teintée d’une forme de joie et de bonheur quand je vois tous ces écoliers rassemblés pour nous faire partager leur belle musique. Merci à leurs enseignants pour leur présence. Cette présence est essentielle afin de leur rappeler ce qu’ont vécu nos aïeux face à la grande faucheuse que représenta la première guerre mondiale, avec ses 18 à 19 millions de morts, civils et militaires confondus, 9 à 10 millions de morts rien que pour les militaires, dont un peu plus de 1,3 millions de morts rien que pour notre pays, la France.
Ce sont près de 1000 vies de jeunes Français qui étaient arrachés à leurs familles quasiment chaque jour. Dans notre société de l’image et du son, il ne faudrait que quelques secondes extraites au cœur des tranchées, aux côtés de nos fameux poilus, pour que nos jeunes générations comprennent la fureur et le déluge de feu que représenta cette guerre de 1914-1918.
Pourquoi s’en souvenir encore et toujours Parce que, inlassablement, il faut rappeler à nos enfants que cette guerre destructrice avait été annoncée par tous comme la « Der des Der ». Et, pourtant, en nourrissant les sentiments de revanche, en initiant les crises économiques et sociales qui allaient suivre, cette « Der des Der » fut, en fait, le terreau de la guerre suivante, celle de 1939-1945, dont nous subissons encore les répercussions.
Cette mémoire vaut plus encore dans les temps incertains que nous vivons, avec le retour d’un conflit armé sur le sol européen entre la Russie et l’Ukraine, pour ne citer que ce conflit si on devait élargir notre vision à l’échelon mondial. Partout les montées des nationalismes et des protectionnismes à tout crin nous laissent dubitatifs sur l’avenir.
Il est donc bien de notre ressort nous, les générations qui, si elles n’ont pas connu ces deux conflits mondiaux, en gardent tout au moins la mémoire, il est de notre devoir donc, de faire perdurer cette mémoire pour ne pas rééditer les erreurs du passé.
Il faut chérir la paix plus que tout. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il faut faire preuve d’angélisme. Nos chefs d’État Major sont là pour nous alerter sur le fait que les guerres « au contact » sont de retour, que ce qui se passe en Ukraine peut arriver ailleurs, plus proche de notre pays encore. C’est la raison pour laquelle l’Europe doit aller plus loin dans son approche partagée de la Défense tout en jouant à nouveau un rôle fort comme promoteur du dialogue, de l’échange, de la diplomatie.
Au moment où la France et l’Allemagne, ennemis du passé qui ont su devenir le couple fort de la construction européenne, éprouvent des difficultés économiques et politiques à même de voir ressurgir les démons du passé, on se doit d’alerter nos enfants : la guerre est le pire pour pour une Nation. Plus que jamais il est temps que nos élus de la Nation donnent l’exemple pour refondre notre pacte démocratique et patriotique afin de lutter contre la montée des nationalismes qui n’ont jamais enfanté autre chose que le désespoir.
Sur le plan local, je voudrais profiter de ce moment pour saluer le travail réalisé par les élus et les services de la Ville de Villeneuve-sur-Lot concernant le devoir de mémoire. Il a pris vie à travers les nombreux rendez-vous de ce que l’on a baptisé « Les saisons de la mémoire ».
Plus que jamais j’invite notre jeunesse et, au-delà, toute la population villeneuvoise à s’associer aux prochains rendez-vous de ce programme bien utile par les temps qui courent. N’oublions jamais, voilà le message que je voulais délivrer ce jour."