Histoire de Villefort

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Histoire de Villefort  (1/1)

Villefort en Lozère (Voie Régordane, GR68 Tour du Mt Lozère, Le Cévenol, GR44, GR78, GR72).

Villefort, à l'entrée des gorges de l'Altier, est un calme centre de villégiature des Cévennes. La création d'un barrage et l'aménagement des rives du lac de retenue permettent la pratique de nombreux sports nautiques dans un environement pourtant très montagneux. A 3km500 à l'ouest, sur la D901, qui remonte la haute vallée de l'Altier, le château de Castanet, construit au XIème siècle sur un éperon rocheux, est maintenant bordé par le lac. de Villefort. Situé sur l'ancienne voie Régordane, fief des Châteauneuf de Randon, puis des barons du Tournel. L'église existait à l'époque romane; elle fut démolie et reconstruite en 1842. Villefort fut un lieu de passage important, durement disputé au cours des guerres de Religion.

                                               

Village natal  d'Odilon Barrot, homme d'état et publiciste. Commune en expansion; ville-marché au contact des Cévennes schisteuses du mont Lozère, des hauts plateaux granitiques, du pays vauséen calcaire. Bien qu'ayant appartenue jusqu'à la Révolution au Diocèse d'Uzès, l'histoire de Villefort fut toujours mêlée à celle du Gévaudan. Froidour. grand commis de Colbert, vint inspecter le chemin de la Régordane en 1668 et l'on peut lire dans les écrits de l' époque que Villefort se trouvait à un point névralgique entre les cités d'Alais et Langogne. en Lozère.

                                               

A cette époque la Régordane était impraticable aux voitures. Tous les transports s'effectuaient à dos de mulet. En 1812, il en passait en moyenne deux cents par jour à Villefort. Surtout chargés du vin du Vivarais. Quand Vialas extrayait de ses mines le plomb argentifère, on transportait le minerai à Villefort où une fonderie occupait en 1813 plus de deux cents personnes. En 1827, la fonderie était transférée à Vialas même.

Villefort, tour à tour protestante, catholique. rançonnée par les uns, par les autres.... tout près du Mont Lozère, le plus nordiste des bastions camisards.

Au Moyen Age, Villefort porte le nom de Villa Montisfortis, faisant peut-être référence à une ancienne exploitation agricole romaine. Le bourg est alors dominé par un château dont il ne reste plus rien aujourd'hui. Lieu stratégique de péage, ce castrum garde alors le chemin de Régordane depuis les hauteurs du Collet. Le chemin de Régordane est le nom donné au tronçon Alès - Luc, de la route médiévale reliant le Bas-Languedoc et l'Auvergne. Cette voie de communication prend de l'importance aux XIIème et XIIIème siècles.
Du port de Saint-Gilles (Gard), elle facilite le commerce maritime sur une partie des terres du Royaume de France. Les muletiers qui l'empruntent, appelés localement Régordans ou Rigourdiers transportent l'huile, le vin ou le sel. Elle est également le chemin de la foi qui mène à Saint Gilles les pèlerins appelés Romieux. Elle est délaissée au XIVème siècle avec le développement du port de Marseille et des foires de Lyon.
Des ornières laissées par le passage fréquent des roues de chars sont encore visibles sur ce chemin de Régordane entre le Thort et la Molette (au nord de Prévenchères) et près de Saint-André-Capcèze.

L'architecture des anciens édifices de Villefort est caractéristique du style architectural des villages rues. Voici quelques exemples : Les maisons aux doubles porches voûtés, étaient autrefois auberges ou boutiques de commerçants ou d'artisans : l'un des porches servait à stocker les marchandises, l'autre à les exposer. Les linteaux sculptés surmontant les entrées de certaines maisons de la rue de l'église ou de la rue de la Bourgade témoignent des activités passées de leurs occupants. Les fenêtres à croisées ou à traverses, fenêtres de l'époque Renaissance ornent des façades.

En 1900, la châtaigne est la principale production agricole. Les fruits de l'arbre à pain alimentent de nombreuses familles, ainsi que les animaux de la ferme (agneaux, poules cochons...). La castanéiculture occupe toute l'année et plus spécialement au moment de la récolte. Le soir, les cueilleurs n'hésitent pas à se réunir autour d'une brousillade (châtaignes grillées au feu de bois). Avec le départ d'une partie de la population, beaucoup de châtaigneraies sont abandonnées, d'autres sont abattues pour l'extraction du tannin. Les maladies de l'encre et de l'endothia (ou chancre de l'écorce), provoquées par des champignons, viennent à bout de nombreux arbres. Aujourd'hui, avec la relance amorcée, une démarche sur la qualité (Appellation d'Origine Contrôlée) est en cours pour accompagner les efforts des producteurs de châtaignes des Cévennes.

Situé à 605m d'altitude, le village s'est développé le long du chemin de Régordane en une rue unique, constituée par les actuelles rues de l'Eglise et de la Bourgade. Au XIXème siècle le village est traversé par une route nationale qui forme l'actuelle avenue des Cévennes, devenue l'artère principale de Villefort.

A partir de 1865, la compagnie P.L.M (Paris-Lyon-Marseille) met en place la ligne qu'emprunte aujourd'hui le train "le Cévenol" reliant Clermont-Ferrand à Marseille via Alès et Nîmes. Facteur de désenclavement, elle est un atout pour les villes lozériennes situées sur son passage. De nouveaux métiers apparaissent, tels: employé de la P.L.M pendant la construction de la ligne ou expéditeur de produits locaux, comme le marron de la vallée de la Borne. Mais la disparition des convois muletiers porte un coup à l'activité économique, notamment aux artisans et aux aubergistes.

L'ancienne place du marché de Villefort, la place de l'Ormeau accueillait jusqu'aux années 1980, tous les jeudis matin, le marché du Clédou. Foisonnant d'odeurs et de couleurs, on y vendait, en abondance au XIXème siècle, des bestiaux, de la viande, des légumes, des graines et des châtaignes. Le tilleul de la place de l'Ormeau a été planté le 11 novembre 1920 comme "arbre de la victoire" pour que les générations suivantes se souviennent de la lutte pour la liberté, menée par leurs ancêtres durant la première guerre mondiale.

Situé à un kilomètre au nord du bourg, le barrage de Villefort est mis en eau le 14 juillet 1964. Sa construction ouvre une alternative à l'agriculture. Les activités touristiques se développent : pêche, baignade ou sports nautiques. Le tourisme est également basé sur la richesse du patrimoine naturel du canton avec de nombreux itinéraires de randonnée, le canyoning dans les gorges du Chassezac, mais aussi le golf à La Garde-Guérin ou le ski dans les stations du mont Lozère.

Villefort et sa région ont connu les guerres de religion aux XVIème et XVIIème siècles. En 1629, Henri de Rohan fait assiéger la ville. La rue de la Bourgade est incendiée par les huguenote. Au XVIIème siècle, le bourg est ceint de murailles avec des portes qui sont démolies entre 1808 et 1813. Pendant la période révolutionnaire, des blasons qui rappellent l'Ancien régime sont martelés, témoignage de la haine envers les seigneurs. Une croix sur la place du Portalet rappelle l'exécution en1794 d'un prêtre réfractaire, l'Abbé Hilaire curé de Saint-Frézal-d'Albuges. La première guerre mondiale fait de nombreux morts, dont la liste s'étend sur le monument de la place du Bosquet. à la fin de la guerre, la population accuse une baisse significative de 15 %. Pendant la seconde guerre mondiale, Villefort est occupé par les Allemands. Cependant, un mouvement de résistance se crée sur le territoire où de nombreux maquis se développent.

L'artisanat apparaît dès le Moyen âge. A la fin du XVIIIème siècle débute l'exploitation du minerai de plomb, permettant aux agriculteurs de trouver une autre source de revenus. Une fonderie est construite en amont du village. Un siècle plus tard, l'attrait industriel et urbain entraîne l'exode rural et la baisse des activités artisanales et commerciales.

La rue de Rome mène jusqu'à la chapelle Saint Jean, ou Gleisetto (petite église). Cette ancienne chapelle romane, devenue lieu d'habitation, accueillait à l'époque médiévale les pèlerins malades ou en quête d'un toit pour la nuit. Une léproserie y était annexée. Plus au nord, la chapelle Saint-Loup-et-Saint-Roch domine le lac. Restaurée à plusieurs reprises, elle a été construite à l'identique d'un édifice roman du XIIème ou XIIIème siècle, au lieu même de refuge d'un ermite qui avait suivi l'exemple de saint Loup. Saint Loup est le saint protecteur de la région et saint Roch lui est associé depuis la peste de 1720. Deux pèlerinages existent encore: le 29 juillet pour la Saint-Loup et le 16 août pour la Saint-Roch.

Datant du XIXème siècle, ce lavoir en granite est composé de deux bassins. Le linge était battu dans le grand bassin à l'aide d'un tapait, puis rincé dans l'eau pure du petit bassin, alimenté par la rivière. On remarque encore aujourd'huiles traces noires de suie, laissées par les feux des fourneaux qui permettaient de faire bouillir l'eau. Ce lieu plein de vie où résonnaient les plaintes et les joies des lavandières a été fréquenté jusqu'aux années 1950.

Venant du mont Lozère, la rivière de la Palhères traverse Villefort, passant sous l'une des doubles arches gothiques inégales du pont Saint-Jeau. Ce pont au profil en dos d'âne date du XIVème siècle. Deux ruisseaux passent au centre du village, à l'emplacement de la place du Bosquet. Leur utilisation comme égout ou latrines les rendant insalubres, ils ont été voûtés par mesure d'hygiène pour créer l'actuelle place du Bosquet et la rue des jardins. Les travaux ont pris fin en 1934.

Depuis 1511, le marché de Villefort se tient le jeudi matin. Au début du XIXème siècle, jusqu'à 14 foires s'y succèdent dans l'année. Pour être autorisés à s'y rendre, les enfants doivent aller à la messe à la chapelle Saint- Loup-et-saint-Roch. La grande réputation de ces foires attire une foule importante. Celle du 14 septembre est l'une des plus impressionnantes, les nombreux bovins encombrant de toute leur masse les places et les rues du village. Villefort est aujourd'hui également animé par ses brocantes et ses marchés artisanaux. 

 

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